55 ans de règne au Togo : Ça suffit ! A bas la dynastie des Gnassingbé!

Ce mercredi 14 avril 2021, la dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE a bouclé 54 ans et commencé sa 55e année de règne au Togo. En effet, il y a 54 ans, le 14 avril 1967, Etienne EYADEMA, qui transformera dans les années 1970 son patronyme en faisant de son nom de famille son prénom et adopta alors le nom de GNASSINGBE, qui était celui de son beau-père que sa mère épousa en secondes noces, en vertu d’une prétendue politique d’« authenticité » copiée chez MOBUTU SESE SEKO, prenait les rênes du pouvoir politique au Togo. Avec le soutien de ses maîtres impérialistes français, il opérait un coup d’Etat dans le coup d’Etat du 13 janvier 1967 par lequel une junte militaire avait évincé le régime en crise de Nicholas GRUNITZKY – Antoine MEATCHI qui n’arrivait plus à défendre correctement les intérêts français dans notre pays. 4 ans, 3 mois auparavant, le même Etienne EYADEMA avait assassiné Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami OLYMPIO, le père de l’indépendance et de la nation togolaise, le 13 janvier 1963, en se glorifiant devant la presse internationale, sans honte ni remord, à propos de ce qui s’est passé devant l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique. De son propre incroyable aveu, sorti sous la menace des armes, OLYMPIO lui « a dit qu’il ne voulait pas aller plus loin. Je décidai : c’est un homme important, et il pourrait y avoir des manifestations de foule s’il restait ici. Aussi, je l’ai descendu. » Après l’avoir abattu de rafales tirées en pleine
poitrine et au bas-ventre, il lui sectionna, au couteau, les veines des poignets pour qu’il se vide de son sang, puis il taillada la cuisse gauche du corps sans vie d’OLYMPIO avec la baïonnette de l’arme avec laquelle il venait de le tuer en expliquant fièrement à ses camarades ahuris : « C’est comme ça que je faisais en Algérie pour m’assurer que mes victimes étaient bien mortes ».Voilà l’homme, Etienne EYADEMA qui, ce 14 avril 1967, commençait un long règne qui aura duré jusqu’à sa mort au pouvoir, officiellement annoncé le 5 février 2005, soit 38 bonnes années, par ce discours que le quotidien Togo Presse nous présente comme suit dans son édition du samedi 15 avril 1967 :
« Il était 19 h 30, hier soir (vendredi 14 avril 1967), quand le speaker de Radio-Lomé a annoncé :« Le lieutenant-colonel Etienne Eyadéma, chef d’Etat major des FAT vous parle ».
Et c’était la nouvelle tant attendue et qui couvait sous le manteau depuis un certain temps déjà : le lieutenant-colonel
Eyadéma devenait président de la République et prenait en main la direction des Affaires de l’Etat. Ainsi l’Armée, qui a pris tous les pouvoirs le 13 janvier dernier, les assume effectivement et directement depuis hier. Cependant, ces pouvoirs, elle les exerce avec des civils, huit d’entre eux figurant aux côtés de quatre militaires au sein du nouveau gouvernement. Consolider la paix intérieure et les résultats acquis dans la remise en ordre de notre économie et de notre administration : telle est la pensée directrice et le but essentiel du lieutenant-colonel Eyadema.Voici d’ailleurs le texte intégral du message à la nation du président de la République :
« Togolaises, Togolais, Le 13 janvier 1967, pour éviter à la Nation des affrontements sanglants, des déchirements dans lesquels le Togo eut perdu son âme, je vous annonçais que l’Armée prenait tous les pouvoirs. Aujourd’hui, 14 avril 1967, à la demande de la majorité de nos populations et pour consolider et la paix intérieure, et les résultats acquis dans la remise en ordre de notre économie et de notre administration depuis le 13 janvier 1967, je proclame dissous, le Comité de Réconciliation Nationale auquel je rends un sincère hommage, tant à son président qu’aux membres qui ont donné le meilleur d’eux mêmes dans une situation particulièrement délicate, et je déclare constitué le gouvernement de la République Togolaise dont j’assume l’autorité suprême.
Citoyens togolais :
« Vous m’avez fait part de votre hantise de voir s’ouvrir à nouveau les jeux politiques qui ne devraient être pour
certains que l’occasion de prendre une revanche ; vous m’avez fait part de la terreur qui s’emparait de nos paysans
à l’annonce qu’à nouveau, clandestinement, des émissaires sillonnaient le pays pour préparer le retour au pouvoir
d’hommes sourds à la voix du cœur et de la raison. Togolaises, Togolais, Je prends solennellement aujourd’hui l’engagement de maintenir la paix dans ce Pays par tous les moyens. Je vous demande de continuer à vivre et travailler mieux que mieux que vous ne l’avez jamais fait dans le passé. En accord avec les membres de mon gouvernement que j’ai l’honneur de vous présenter :
1) Le lieutenant-colonel Etienne Eyadéma, Président de
la République et ministre de la Défense nationale ;
2) Le colonel Kléber Dadjo, Garde des Sceaux et ministre
de la Justice ;
3) Le Chef de Bataillon James Assila, ministre de
l’Intérieur.
4) Le Chef d’Escadron Albert Alidou Djafalo, ministre de
la Santé publique.
5) M. Joachim Hunlédé, ministre des Affaires étrangères

6) M. Alex Mivedor, ministre des T.P., Mines, Transports,
des Postes et Télécommunications.
7) M. Boukari Djobo, ministre des Finances et de
l’Economie.
8) M. Sylvain Babélème, ministre de l’Education
Nationale.
9) M. Paulin Eklou, ministre du Commerce, de l’Industrie,
du Tourisme et du Plan.
10) M. Benoît Malou, ministre du Travail, des Affaires
sociales et de la Fonction publique.
11) M. Barthélémy Lambony, ministre de l’Information et
de la Presse.
13) M. Pierre Adossama, ministre délégué à la
Présidence chargé de l’Economie rurale.
« Nous avons décidé :
Primo : La République Togolaise, fidèle à ses engagements, reste la terre d’accueil pour tous les hommes
de bonne volonté de quelque race et de quelque origine que ce soit.
Secundo : Consciente de ses possibilités limitées dans le domaine économique et jusqu’à la mise en exploitation.de
toutes ses richesses, la République Togolaise lance un pressant appel à ses amis traditionnels, particulièrement à
la France, à la République Fédérale Allemande, aux Etats-Unis et aux autres Nations pour l’aider à réaliser dans les
conditions optima son plan quinquennal.
Tertio : le Gouvernement, fervent partisan d’une politique libérale qui doit assurer un mieux-être à l’ensemble de tous les citoyens, invite tous les artisans, commerçants, industriels, à fournir un effort accru dans ‘les domaines de l’investissement et des salaires payés. Il invite également les propriétaires terriens à mettre en culture toutes leurs terres, invite tous nos paysans à s’attacher à fournir des produits agricoles d’une qualité sans
cesse améliorée.
Quarto : L’Année s’engage, enfin, à remettre à une autorité civile constitutionnellement établie tous ses pouvoirs lorsque la paix, indispensable à tout progrès et à tout développement, sera revenue dans les esprits et les cœurs de tous les fils de ce Pays, lorsque la Réconciliationsera totale.Citoyens togolais et vous tous représentants des
diverses communautés d’Europe, d’Amérique ou d’Asie, je vous convie au travail dans la dignité et la Liberté.
Vive le Togo. »
*
* *
Donc trois mois après le renversement du régime Grunitzky et la formation du Comité de Réconciliation
Nationale, le Togo vient d’être doté d’un gouvernement comportant 4 militaires et 8 civils.Le président de la République le lieutenant-colonel Etienne Eyadéma demeure le chef d’Etat-major des Forces Armées Togolaises et commandant le Premier bataillon.
Le commandant James Assila, reste commandant en second du premier bataillon. Enfin le Chef d’Escadron,
Albert Alidou Djafalo demeure lui, commandant de la Gendarmerie nationale.

 

LE LIEUTENANT-COLONEL ETIENNE EYADEMA
Le lieutenant-colonel Etienne Gnassimgbé Eyadéma est né en 1935 à Pya dans la circonscription de Lama-Kara. Il
est entré dans l’armée française le 20 mai 1953. Après 9 mois de service militaire, il a été envoyé en 1954 en
Indochine où il a combattu pendant 18 mois. La guerre d’Indochine ayant pris fin le lt-colonel Etienne Eyadéma
devait se rendre en Algérie en 1956 pour compléter son temps. La même année, il s’est rendu en France ; puis il est
revenu au Togo pour y passer son congé En 1957, le lieutenant-colonel Etienne Eyadéma est parti au Dahomey où il a été instructeur de peloton pendant deux ans. Il repartira ensuite en 1959 en Algérie pour deux ans.
Il revient au Togo le 17 mai 1961 et effectue de nouveau un séjour de six mois au Dahomey où il est adjudant d’une
compagnie. Il devait définitivement rentrer !e 1er septembre 1962 au Togo après avoir assumé les fonctions d’adjudant de compagnie au Niger.

Après cette prise de pouvoir, Etienne EYADEMA-GNASSINGBE aura exercé pendant 38 ans un règne dictatorial au terme duquel, à sa disparition, le 5 février 2005, il fut illégalement remplacé de façon monarchique au sommet de l’Etat togolais par son fils, Faure Essozimna, au moyen d’un triple coup d’Etat militaire, constitutionnel et électoral marqué par le bain de sang de 400 à 500 citoyens togolais assassinés selon l’ONU, plus de 1 000 selon la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH). Au pouvoir depuis plus de 16 ans, ce dernier a poursuivi, avec une fidélité sans faille les 38 ans de politique désastreuse dans tous les domaines que lui a légué son défunt père, en gérant le Togo comme une épicerie familiale, propriété personnelle d’une dynastie dictatoriale corrompue en lieu et place de la république fondée sur le principe de l’Etat de droit qu’il aurait dû être. Au total, le cumul des 38 ans de règne du père et des 16 ans du fils EYADEMA-GNASSINGBE ont installé au sommet de l’Etat togolais, une dynastie dictatoriale des plus rétrogrades venant en deuxième position dans le monde entier après celle des KIM IL SUNG – KIM JONG-UN, au pouvoir depuis 1948 en Corée du Nord, dynastie que le régime du père, Etienne EYADEMA, tout en en étant un grand ami, aimait copier jadis dans ses plus caricaturales expressions.

Quel bilan pour les 54 ans de dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE ?

1-54 ans de dictature militaire, d’assassinats politiques et de massacres, de violation systématique des droits de
l’Homme, expression d’une crise politique profonde et ininterrompue :
Sans cesse confrontée à une crise généralisée de l’Etat et des institutions, cette dynastie dictatoriale n’a pu se maintenir au pouvoir depuis 54 ans que par un régime du « coup d’Etat permanent », singulièrement depuis la mise en place du régime de parti unique-parti Etat du Rassemblement du peuple togolais (‘RPT) par le père en 1969 et depuis le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 par lequel le peuple togolais n’a cessé d’entreprendre ouvertement de s’en débarrasser. Rebaptisé Union pour la République (UNIR) par le fils le 14 avril 2012, date du 45e anniversaire de la prise du pouvoir par son père Etienne EYADEMA, ce parti dictatorial aura mené une incessante guerre civile contre le peuple togolais, pour avoir assassiné et massacré près de 20 000 citoyens innocents. Violant systématiquement les droits de l’Homme, il aura transformé le Togo en un pays de terreur, décrié dans le monde entier pour son record d’assassinats, d’arrestations et emprisonnements arbitraires, de tortures en détention
de pauvres citoyens innocents qui n’ont que le tort d’exprimer leur aspiration à la liberté et à la justice, comme viennent encore d’en témoigner les Rapports d’Amnesty International et du Département d’Etat américain !
2- 54 ans de néo-colonisation et de subordination à l’impérialisme :Rejeté par toute la population, cette dynastie dictatoriale apatride n’a pu se maintenir jusqu’aujourd’hui que grâce à sa soumission néocoloniale totale aux grandes puissances étrangères au premier rang desquelles l’impérialisme français dont elle défend les intérêts au détriment de ceux du peuple togolais tout entier. En retour, celles-ci lui assurent la protection par une armée, une gendarmerie et une police forte de plusieurs dizaines de milliers d’hommes qu’elles équipent et entraînent pour réprimer impitoyablement les populations contestant cet ordre social injuste. C’est ainsi qu’outre les intérêts français dominants, des secteurs entiers de notre économie (primaire, secondaire, tertiaire) et de nos richesses ont été bradés, livrés aux intérêts étrangers, israéliens pour les phosphates ; au groupe Bolloré pour notre Port;
à la maffia indienne et indo-pakistanaise pour le fer et le clinker, et accessoirement allemands pour ce dernier ; à la maffia italienne pour le pétrole ; à une maffia franco-togolo-malgache pour notre réseau national de télécommunication, alors que les autres
minerais (or, diamant, coltan, manganèse, fer, bauxite, uranium) ont été bradés aux maffias indo-pakistanaises, chinoises et
libano-syriennes qui les exploitent dans une illégalité totale, sans aucun enregistrement à la comptabilité nationale.
Rien d’étonnant dans ces conditions que, pour donner des gages et bénéficier du soutien et de la protection de ses maîtres étrangers, le régime RPT/UNIR se fait mercenaire par l’envoi de contingents de son armée au service d’opérations guerrières de brigandage impérialistes qui, sous le couvert de l’ONU, disloquent nombre de pays sur tous les continents…
3. 54 ans de régression économique organisée :Chaos, pillage, gabegie, régression, désorganisation, destruction organisés et généralisés qui ont laissé un pays entièrement détruit et exsangue dont la déliquescence n’a cessé de s’accélérer : ainsi peut-on résumer le bilan de l’économie togolaise pendant les 54 ans de règne de la dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE.
4-C’est ainsi que la mauvaise gestion économique du Togo l’a rétrogradé des premiers rangs des pays les plus florissants de la sous-région Afrique de l’Ouest qu’il occupait à l’indépendance au dernier rang des pays les plus retardataires dans le monde entier où il se trouve aujourd’hui, l’appareil de production du pays, dont la déliquescence n’a cessé de s’accélérer, ayant été désorganisé, largement détruit et rendu totalement exsangue au cours de ces 54 ans.Avec la gestion parasitaire de l’économie togolaise sous le père Etienne EYADEMA qui a conduit à un vertigineux endettement au nom duquel ont été imposés les plans d’ajustement structurel (PAS) du FMI et de la Banque mondiale, c’est à une politique de privatisation tout azimut au profit des puissances et maffias étrangères ainsi que des membres de son oligarchie à laquelle le fils, Faure Essozimna, livre le Togo, une politique qui ruine et désorganise totalement l’appareil national de production.
4. 54 ans de vol, de corruption, de gabegie et de pillage de toutes les richesses de l’Etat :
Déjà préoccupante sous le régime d’EYADEMA père, la corruption était devenue une tentaculaire gangrène rongeant tout le corps de la société togolaise qu’elle rendait malade au point de faire exploser les bases même de l’Etat malgré la mise en place d’une institution officielle prétendument chargée de « lutter contre la corruption et le sabotage économique ».Avec l’accession illégale de son fils, Faure Essozimna au pouvoir, la gestion parasitaire de l’économie a pris un tour systématiquement mercantile, de plus en plus maffieux, les plus hauts responsables de l’Etat n’étant uniquement préoccupés que par la volonté de faire de l’Etat un gigantesque fonds de commerce leur permettant de s’enrichir toujours plus et plus vite, malgré la ruine et l’endettement vertigineux du pays. Cela, malgré la mise en place d’une Haute autorité pour la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), dont les responsables reconnaissent eux-mêmes l’impuissance.Avec l’actualité des rebondissements de l’affaire BOLLORE devant les tribunaux français où celui a ouvertement reconnu avoir conclu un pacte de corruption avec Faure Essozimna GNASSINGBE dans la concession du Port autonome de Lomé, lors du financement de sa campagne électorale, nous avons une éclatante preuve que le chef de d’Etat togolais appartient bel et bien à
cette minorité de corrompus dont il parlait dans son message à la Nation du 26 avril 2012 en déclarant que : « Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès ».C’est ainsi qu’au total, dans un pays totalement ruiné, nous n’avons cessé d’assister à tant de scandales de corruption en tous genres éclatant de jour en jour comme ceux des moustiquaires imprégnés offerts par l’OMS, volés et vendus par les dignitaires
du régime, des milliards détournés à Wacem par les maffias nationales et étrangères, des centaines de milliards du Pétrolegate détournés au détriment des pauvres citoyens notamment conducteurs de taxis-motos par ailleurs cyniquement rackettés sur les péages. Un Togo où, en l’espace d’une décennie et demie, plus d’une centaine de milliardaires, selon la Banque mondiale, sont sortis du néant en pillant exclusivement les caisses de l’Etat.

5. 54 ans de régression sociale généralisée faite de misère, de famine, de chômage et de ruine pour le peuple
togolais :Au cours de ses 54 ans de règne, la gestion parasitaire et maffieuse du pays par la dynastie dictatoriale EYADEMAGNASSINGBE, en ruinant l’économie et en transférant le peu de ses secteurs rentables dans les mains étrangères a généralisé à un intolérable niveau la dégradation des conditions de vie des populations urbaines comme rurales.Dans une telle situation de régression sociale, c’est à la généralisation du travail informel à laquelle on assiste, la plus grande misère, la famine et la ruine s’étant installée partout pour l’écrasante majorité de la population qui trouve difficilement de quoi assurer même un seul repas par jour, ces dernières années.Sur le terrain de l’emploi, les coups les plus terribles ont été portés au monde du travail à travers la multiplication de plans de
licenciements et de dégraissage qui constituent clairement des mesures de destruction de la force productive alors que de nouveaux emplois peinent à être créés, le tout conduisant à une généralisation du chômage dans tout le pays.
Avec l’arrivée d’une grande masse de jeunes sortant des systèmes de formation chaque année, l’extraordinaire tension pesant sur le marché de l’emploi pousse nombre de ces jeunes à l’expatriation avec des fortunes diverses, désastreuses notamment pour ceux qui finissent par périr en se noyant dans la Mer Méditerranée.
6. 54 ans de ruine de la politique de santé :Au cours de ces 54 ans, la dégradation du secteur de la santé publique s’est accentuée, en dépit des discours mystificateurs des membres du régime RPT/UNIR qui vont se faire soigner à l’étranger quand ils sont malades, en laissant le Togo devenir un désert médical pour la majorité de ses citoyens pour qui tomber gravement malade peut signifier une condamnation à mort.Déjà critique sous le règne du père Etienne EYADEMA GNASSINGBE, le désastre que constitue la politique de la santé publique sous celui du fils Faure Essozimna au Togo s’est révélé depuis que la survenue de la pandémie du coronavirus au mois de mars 2020 a mis au grand jour non seulement la gestion dictatoriale et corrompue du secteur mais surtout l’absence d’hôpitaux
dignes de ce nom dans notre pays où il n’en a pas construit un seul en 16 ans !
Sous équipés en l’absence de matériels des plus élémentaires comme des scanners et équipements de radiographie, laissés à l’abandon, les hôpitaux, sont devenus de véritables mouroirs du fait de drastiques politiques de réductions budgétaires au nom d’une logique inavouée de privatisation qui enrichit l’oligarchie au pouvoir et une baronnie médicale. Ce qui conduit à des grèves récurrentes du personnel soignant, notamment du Centre hospitalier universitaire (CHU de Lomé Tokoin), jadis un fleuron de la politique de la santé à l’indépendance, tombé dans une décrépitude complète sous le règne de cette dynastie dictatoriale.

7. 54 ans de liquidation de la politique de l’Enseignement :
Pendant les 54 ans de règne de la dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE, la politique de l’enseignement au Togo,pays jadis réputé pour la qualité de son enseignement dans toute l’Afrique de l’Ouest et centrale, a amorcé, dès les années 1980 sous le règne du père Etienne EYADEMA, un processus de liquidation qui a fait du niveau de l’enseignement dans notre pays, un des plus bas de la sous-région. Ce processus a connu une accentuation avec le désengagement de l’Etat de ce secteur avec la politique de privatisation généralisée par son fils Faure Essozimna depuis son avènement au pouvoir. Comment peut-il en être autrement lorsqu’on sait que, sorti quasi analphabète des rangs de l’armée coloniale française, EYADEME ne pouvait qu’avoir du mal à saisir toute l’importance de la politique de l’enseignement pour l’avenir d’un pays et son développement. Quant à son fils, Faure Essozimna,, force est de comprendre que l’égoïsme de ce « plus petit nombre (qui) accapare les ressources au détriment du plus grand nombre » dont il fait partie, en les conduisant à mépriser les intérêts de la majorité du peuple, ne peut les conduire à prendre en compte une scolarisation sérieuse que pour leurs propres progénitures qu’ils envoient
à grands frais se scolariser dans les pays d’Europe et d’Amérique. Ceci, au nom de la perpétuation illimitée des intérêts de leur dynastie ainsi que celle de leur oligarchie sur le pouvoir togolais qu’ils aspirent secrètement à contrôler pour l’éternité !
8. 54 ans de politique de division ethnique, tribale et régionaliste :
Pendant les 54 ans de règne de la dynastie EYADEMA-GNASSINGBE, la division ethnique, tribale et régionaliste s’est tellement développée qu’elle est devenue un véritable fléau, une gangrène qui continue de menacer la cohésion nationale, donnant lieu à des pratiques discriminatoires en usage dans l’administration où l’écrasante majorité des postes au niveau du gouvernement et de ses cabinets ministériels, des sociétés d’Etat, de tous les services publics et administratifs sont sousl’enseigne du règne de ce phénomène qui a pris pour nom dans le langage courant : « mendèfrèrisme ».
C’est ainsi que la fête des Evala, rituel d’initiation en pays Kabyè, à la différence des fêtes traditionnelles des autres régions, continue à être la seule occasion et période où on voit un blocage presque total de l’administration togolaise, la plupart des cadres, par respect d’une loi non écrite, étant tenu d’y faire acte de présence pour assurer la préservation de leurs postes. Mais c’est surtout dans les forces de répression : Police, Gendarmerie et Forces armées togolaises (FAT), véritables gardes prétoriennes du régime qu’il sévit de façon préoccupante, tant au niveau du recrutement, des effectifs, que des grades, où les membres de l’ethnie kabyè atteignent souvent plus de 90 % des corps alors qu’elle ne constitue qu’entre 10 à 12 % de la population. Comme dans nombre de pays d’Afrique qu’il contrôle par le biais de sa « coopération », c’est l’impérialisme français qui a initié l’instrumentalisation de ces institutions en milice tribale afin de mieux s’en servir pour diviser et piller le peuple togolais dans le cadre de sa politique de domination, avec les terribles conséquences que l’on a vues avec le génocide au Rwanda.
Malgré cette politique de division, le régime RPT-UNIR et ses maîtres impérialistes imposent la même politique de misère, de famine, de chômage et de ruine à toutes les composantes du peuple togolais, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Le peuple togolais doit donc rester vigilant en déjouant cette politique qui tente de pousser ses composantes à se dresser les unes contre les autres et rester uni pour combattre la politique de régression impérialiste qu’elle sert à imposer.Parce que les membres du régime RPT-UNIR sont de toutes les ethnies du Togo, le combat doit se poursuivre pour en finir avec la politique de division ethnique, tribale et régionaliste de la dynastie EYADEMA-GNASSINGBE et les institutions qui l’organisent afin que soit restaurée l’égalité des droits pour tous les citoyens, gage de la préservation de l’unité du peuple togolais.54 ans de résistance du peuple togolais !
La dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE, malgré le règne de l’arbitraire par lequel il se maintient, n’a jamais cessé
d’être confrontée, pendant ces 54 ans règne, à des formes diversifiées de luttes de résistance, tantôt passives, tantôt actives du peuple togolais qui n’a jamais désarmé comme on peut le constater avec la succession de mouvements qu’il développe inlassablement en dépit des directions politiques opportunistes qui ont conduit jusqu’alors toutes ses luttes à l’impasse.Aujourd’hui, bien que fatigué au bout de l’expérience de plus d’une trentaine d’années de lutte directe depuis le 5 octobre 1990 et 58 ans de résistance depuis le 13 janvier 1963, c’est seulement sur lui-même que le peuple togolais doit compter car personne ne viendra le sauver à sa place. C’est pourquoi, alors qu’il en a plus qu’assez et est plus que jamais déterminé à en finir, il doit relancer sa lutte pour que la dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE s’en aille en exigeant :
 Non à 55 ans de règne ! 54 ans, C’est assez ! 54 ans, C’est trop ! 54 ans, Ça suffit !
 Dehors, A bas la dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE !
 Faure Essozimna EYADEMA-GNASSINGBE : DEMISSION !
 Pouvoir au peuple travailleur qui vaincra !
Lomé, le 14 avril 2021
Pour le Parti des Travailleurs,
Le Secrétaire chargé de la coordination
Claude AMEGANVI