Pétrolegate: quand Fabre complique encore plus sa situation

Il y a deux semaines, les Togolais ont suivi, non sans surprise l’exercice de dénonciation par Christian Trimua avec son rang de porte-parole du gouvernement du rapport d’audit établi par l’Inspection générale des finances qui confirme la fameuse petrole-gate révélée par le confrère L’Alternative. Quelques semaines avant le ministre Trimua, c’est son collègue Gilbert Bawara en charge de la Fonction publique qui avait ouvert le bal affirmant lui carrément que l’affaire même n’a jamais existée, alléguant sans la moindre mesure qu’il s’agit d’une pure création d’esprit. On en était là quand nous avons publié le rapport d’audit dans sa version provisoire de septembre 2020. Entre temps, à la suite du surprenant démenti du ministre Trimua, c’est l’ex chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre qui ‘s’est mis en scène pour démentir ce que pourtant des inspecteurs chevronnés de l’État ont établi. « Le rapport n’a aucune crédibilité», a argué celui que se targuait pourtant hier être le président de la rue, le président des togolais qui réclament justice, vérité et responsabilité dans la gestion des ressources publiques, etc. Cette semaine, nous vous livrons la lettre de demande d’audit signée et remise par le ministre Sani Yaya en charge de l’Economie et des finances, aux inspecteurs ainsi que la lettre de mission avec laquelle ils ont travaillé avec le ministre Yaya en copie.

REVELATIONS

Selon une source proche du dossier, contrairement aux déclarations du Ministre Christian Trimua, les inspecteurs qui ont dressé le rapport d’audit dans l’affaire Pétrolegate ont  donné aux personnes citées l’opportunité d’exercer leur droit de réponse. « Par ailleurs, la mission n’a pas du tout modifié les termes de référence », a insisté notre source.

C’est plutôt le Ministre de l’Economie et des Finances qui, courant la mission, aurait voulu que les inspecteurs fassent un travail superficiel mais les ces derniers ne l’auraient pas suivi car « il s’agit bel et bien d’un contrôle en bonne et due forme (une des principales attributions de l’Inspection générale des finances et non une activité de routine », explique une autre source car « les activités de routine sont à confier aux structures internes au ministère du commerce », a-t-il ajouté.

Il se révèle par ailleurs que fin octobre 2020, le Ministre de l’Economie et des Finances aurait fait savoir aux inspecteurs que « le gouvernement va recruter un cabinet international pour reprendre la partie concernant les montants à rembourser. Et à la grande surprise de tous, il demande aux inspecteurs de susciter ce recrutement. « Une démarche qui est tout sauf professionnel. Le gouvernement doit assumer son choix et non se cacher derrière les pauvres inspecteurs », a conclu notre source.