Une adepte du fétiche kokou AWOADE en transe

Togo : le fétiche « kokou AWOADE » se célèbre

C’est un jour pas comme les autres pour les Aflao, communauté située de part et d’autre de la frontière qui sépare le Togo (sud-ouest) et le Ghana (sud-est).

Aujourd’hui, le cœur, le corps ou l’esprit est tout entier consacré à la célébration du légendaire guerrier « Kokou Awoade » qui, dit-on, stimule les guerriers successeurs.

Durant cette cérémonie annuelle, hommes et femmes,  des deux côtés des pays se regroupent donc pour rendre hommage au fétiche Awoade,  laissant leur corps s’exprimer au gré des incantations.

Les corps  de ces animistes, tremblent, entrent en transe, dans un rythme sacré. Ici, on est reconnaissant et on craint Kokou Awoade, le fétiche guerrier « invulnérable », selon ses fidèles, aux armes blanches et aux armes à feu et qui « pouvait vaincre toutes les adversités ».

Honouga Awaga, était par le passé, célèbre féticheur du petit village d’aflao, très respecté par les siens, il dirigeait le temple vaudou dédié au guerrier. Aujourd’hui qu’il n’est plus de ce monde et c’est son fils, Kossi Awaga,qui reprend le flambeau.

« Mes aïeux ont toujours adoré le guerrier. Je ne peux faire que de même car ce fétiche m’a prouvé que je ne pouvais que lui faire confiance » explique à Anadolu Kossi Awaga, ajoutant, fierté dans la voix : « j’ai stimulé plusieurs soldats qui sont allés sur le champ de bataille et qui sont revenus indemnes ».

En effet, les militaires de certains pays,selon les dires du féticheur, ont souvent recours à nos services (des féticheurs de l’Afrique Noire) pour être protégés contre les balles. Nous leur donnons des amulettes ou encore des grigri comme on les appelle ici.

 Togo : le fétiche «kokou AWOADE
le fétiche kokou AWOADE

Celui à qui on confère des pouvoirs magiques, comme son défunt père, initie de nouveaux adeptes aux pratiques guerrières, lors de cérémonies meublées de danse et de plats populaires à base de viande d’animaux égorgés pour l’occasion.

Les retrouvailles en question se font une fois par an, durant lesquels bœufs, béliers et poulets égorgés sont offerts au guerrier en guise de remerciement « de renouvellement de l’alliance existant entre les deux parties (la divinité et les initiés)» poursuit Awaga.

Da vaudou, la quarantaine révolue, est une  femme dévouée depuis son enfance à ces pratiques, déclare-t-elle .

Elle s’est fait initier à tel point qu’elle fait partie aujourd’hui des membres très influents de ce qu’on appelle le «couvent» (le temple dédié aux divinités). Pour faire partir de « ce club » de privilégiés, il lui a fallu, dans un premier temps, être choisi par les notables puis subir un rite d’initiation marqué par le rasage des cheveux et des scarifications sur le visage et sur d’autres parties de son corps, raconte-t-elle.

Si elle continue  jusqu’à présent de pratiquer  ce culte, c’est pour une seule raison : elle obtient ce qu’elle désire, à savoir la santé et la prospérité, confie-t-elle.

Chaque année, ils sont des milliers de Togolais et de Ghanéens « à se faire initier » lors de la grande cérémonie dédiée au guerrier Awouadé, informe Awaga fils.

Une fois l’étape de l’initiation passée, les futurs initiés peuvent facilement tomber en transe et communiquer avec les esprits de l’au-delà.

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