Togo- Les journalistes Ferdinand Ayité, Carlos Ketohou… espionnés par Pegasus

Le pouvoir de Lomé serait un client fidèle du groupe israélien NSO. A travers le logiciel Pegasus, il aurait espionné les portables des journalistes Ferdinand Ayité, Carlos Kétohou et Luc Abaki.

 

Le régime togolais est cité parmi les pays qui ont acquis le fameux logiciel Pegasus afin d’espionnage de ses détracteurs, contradicteurs. En effet, selon les révélations de Forbidden Stories et Amnesty International, au moins 180 journalistes dans le monde ont été mis sur surveillance via le logiciel israélien.

Alors que, à en croire entreprise NSO, son chef-d’œuvre informatique « ne collecte que les données provenant des appareils mobiles de personnes soupçonnées d’être impliquées dans des activités criminelles graves et terroristes », il est utilisé à d’autres fins par des régimes autoritaires, peu fréquentables.

Le journaliste Carlos Ketohou

C’est ce qu’ont découvert Forbidden Stories et Amnesty International. Ces deux institutions ont eu accès à des données provenant de 50.000 numéros portables espionnés. « Des numéros de téléphone appartenant à des journalistes ont été identifiés dans 21 pays. Le consortium Forbidden Stories, avec le soutien technique du Security Lab d’Amnesty International, a pu confirmer certaines infections en réalisant des analyses des téléphones, lorsqu’il était possible d’entrer en contact avec les journalistes de façon sécurisée. Nombre d’entre eux ont enquêté sur des questions d’intérêt public cruciales et ont demandé des comptes à leur gouvernement par le biais de leur travail », renseigne forbiddenstories.org.

180 journalistes critiques ont été mis sous surveillance depuis au moins 2016. Au Togo, le Palais de Marina aurait coché le nom de Ferdinand Ayité, le patron de L’Alternative, une parution spécialisée dans la révélation des dossiers sombres du pouvoir.

Carlos Kétéhou, le directeur de publication de l’hebdomadaire Indépendant Express, suspendu définitivement entre-temps par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) serait écouté régulièrement. Et le dernier, du moins, pour le moment est Luc Abaki.

En effet, les téléphones portables de l’ancien directeur du groupe de presse LCF, un fidèle de Pascal Bodjona, ex-ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des Collectivités locales aussi seraient concernés.

Pour le moment, le régime cinquantenaire n’a pas encore réagi officiellement suite aux révélations qui l’accablent nommément.