L’Union nationale des transporteurs routiers du Togo en crise

Les transporteurs routiers appartenant à l’Union nationale des transporteurs routiers du Togo ne font plus confiance en leur président qu’ils accusent de manœuvrer pour ses seuls intérêts et ceux de ceux qui ne peuvent rien lui refuser.
El Hadj Shérif Aklisso Amah, le Pdt de l’UNATROT

Une crise relationnelle et de gestion est en train de plomber l’UNATROT. Certains membres critiquent ouvertement la gestion qui est faite de l’organisation par son premier responsable.

Ce dernier est accusé, entre autres, de : la non application des règles élémentaires de gestion d’une organisation, la gestion opaque des ressources financières, l’exclusion, la discrimination dans les traitements des transporteurs dans l’ordre d’inscription sur le tableau d’affichage des tours, le clientélisme, le refus d’organiser des ateliers de formation et de renforcement des capacités des membres, l’intangibilité ou l’inadaptation des textes, l’inexistence de droit de contrôle de la gérance, la violation des conventions de l’Organisation internationale du travail.

Pour arrêter l’homorragie, les frondeurs préparent un mouvement d’humeur du 8 au 15 septembre prochains. Une semaine de grève pour défier le tout puissant El Hadj Shérif Aklisso Amah, le président de cette union.

« Notre UNATROT a besoin d’être née de nouveau. Nous voulons qu’on nous change nos statuts, qu’on puisse voter librement celui qu’on veut. Que ce soient les transporteurs qui votent pour élire le Président des transporteurs (…) On veut que même le plus petit des transporteurs puisse vivre librement de son activité », réclame Aladji Oumorou, un des porte-parole des frondeurs devant la presse, soulignant que « La grève, ce n’est pas pour casser. On ne bouge pas, on ne travaille pas, tout le monde est stationné dans son garage, ceux qui sont sur les routes stationnent dans les parkings ».

La crise couvait dans l’organisation depuis plusieurs mois déjà. Les détracteurs d’El Hadj Shérif Aklisso Amah, de plus en plus nombreux, ne se reconnaissent pas dans sa gestion opaque et approximative.

« Le démantèlement du circuit de gestion obscure et incontrôlée des marchandises réceptionnées au Port dont la redistribution se fait de façon partisane  et partiale aux transporteurs contre des redevances en monnaies sonnantes et trébuchantes avec la complicité du Président ; la révision immédiate des textes fondamentaux de l’UNATROT assortie des dispositions pouvant permettre aux membres actifs d’élire librement leurs dirigeants, d’avoir le contrôle sur la gestion de la chose syndicale et d’avoir le droit d’exercer le mouvement de grève lorsque les circonstances l’exigent », exigent les frondeurs.

Les frondeurs avaient, entre-temps, envoyé une pétition au bureau national de l’UNATROT dans laquelle ils annonçaient une grève qui devrait débuter le samedi 11 août 2021. Elle est restée sans suite.Cette fois-ci ils sont décidés à tout paralyser.