Togo : pourquoi Pegasus espionne-t-il le Prof David Dosseh ?

L’universitaire togolais, un spécialiste de renom en chirurgie viscérale, fait partie de ceux que le régime cinquantenaire a mis sous surveillance à travers le fameux logiciel Pegasus.

Les révélations de Forbidden Stories et d’Amnesty International montrent qu’au moins 300 numéros de portables togolais sont surveillés par le logiciel espion israélien. Parmi eux, figure David Ekoué Dosseh, 52 ans, un acteur majeur de la société civile togolaise voire du continent.

Initiateur de Togo Debout, une plateforme citoyenne, le Professeur en médecine, souligne le confrère lemonde.fr, bien qu’il n’ait « rien du dangereux terroriste sahélien ni du mafieux international contre lequel il faudrait user d’armes formatées pour lutter contre ces deux fléaux » est considéré comme un opposant à suivre de près, par tous les moyens, par le pouvoir togolais.

Le syndicaliste, selon cette source, est devenu gênant pour Lomé à partir du moment où il a contribué à mettre sur pied Togo Debout, « qui a pris part en 2017 et en 2018 au vaste mouvement de protestation qu’ont connu les rues de Lomé et d’autres villes du pays pour demander, en vain, le départ du président Faure et l’organisation d’élections transparentes ».

L’intéressé, visiblement, n’est pas étonné de ce que ses téléphones soient mis sous surveillance. Il reste convaincu que, « Comme tous les activistes, opposants ou journalistes critiques de ce pays », qu’il est surveillé de près ou de loin. « Sauf que je ne communique plus autant qu’avant par WhatsApp », confie-t-il.

Le régime togolais n’est pas le seul qui utilise Pegasus contre ses opposants. Le Rwanda aussi, par exemple, est un client fidèle du groupe NSO, le fabriquant du logiciel espion.

David Ekoué Dosseh, qui est contre le pouvoir à vie, a participé, il y a quelques jours, à Cotonou, à un sommet citoyen sur la bonne gouvernance, la démocratie et l’alternance au sommet de l’Etat en Afrique. Au cours de cette rencontre à laquelle ont également pris part 150 délégués d’organisations ouest-africaines de la société civile, Patrice Talon, le président béninois, a réitéré qu’il quittera le pouvoir à la fin de son second mandat, suscitant l’admiration dans certaines parties du continent.