Togo-Un Evêque tacle le ministre Majesté Ihou Watéba

L’Evêque de Dapaong persiste et signe : la nouvelle fermeture des lieux de culte afin de freiner la propagation de pandémie de coronavirus est une initiative unilatérale de l’Exécutif togolais et non des dignitaires des églises et des mosquées.
Prof Ihou Watéba

Décidément, les récentes sorties médiatiques du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se retournent contre lui. Après avoir essuyé une pluie de critiques en défendant Victoire Tomegah-Dogbé, suite à aux explications de cette dernière devant les députés à l’Assemblée nationale, le Professeur Majesté Ihou Watéba est taclé par Dominique Banléne Guigbile, l’Evêque de Dapaong, qui l’accuse de mensonge.

En effet, selon l’universitaire, la décision de la nouvelle fermeture des lieux de culte sur l’ensemble du territoire pendant une durée de 30 jours, soit un mois, émane des leaders religieux. En réalité, soutient-il, le gouvernement a voulu conditionner l’entrée dans les églises et mosquées par la présentation d’un pass sanitaire, ce qui a été refusé, préférant la fermeture pure et simple.

« L’Evêque qui était là s’est levé et a dit qu’il ne voit pas comment on peut contrôler à l’entrée des églises les carnets de vaccination. Que cela allait être compliqué et qu’ils préfèrent qu’on ferme les lieux de culte. Le représentant de l’Union musulmane a également dit qu’ils font cinq prières par jour et qu’il ne voit pas comment ils vont contrôler les gens », explique le Professeur Majesté Ihou Wateba en début de semaine.

Le prélat contre-attaque. Selon lui, la décision leur a été imposée. La possibilité ne leur pas été donnée de choisir. « Quelqu’un peut-il croire vraiment que les responsables des confessions religieuses aient demandé au Gouvernement de fermer les lieux de culte ? Si des autorités de ce rang distillent ainsi des intox (fausses informations) sur les médias publics, c’est qu’au Togo, le ridicule ne tue pas », déplore l’homme de Dieu.

Dominique Banléne Guigbile assure que les leaders religieux ont été mis devant le fait accompli. Et ils ne peuvent qu’encaisser, indiquant qu’il leur a été dit qu’il faut « fermer les lieux de culte ou conditionner l’accès à la présentation d’une preuve vaccinale ». « C’est alors que, les responsables religieux, pour préserver la liberté des citoyens par rapport au vaccin, ont dit qu’ils préfèrent voir les lieux de culte fermés que d’exiger la carte vaccinale aux fidèles pour participer au culte », poursuit-il. Pour dire qu’ils n’avaient pas le choix.

Maintenant que les églises et mosquées sont fermées pour une trentaine de jours, M. Guigbile appelle les chrétiens à prier « pour la confusion de Satan », « Satan » désignant ici le personnage qui a voulu leur faire porter le chapeau.