Au Togo, le nombre de familles endeuillées, par les erreurs professionnelles ou encore par la négligence du personnel soignant des hôpitaux, est important. Plusieurs d’entre elles ne sachant pas à qui s’adresser pour obtenir réparation, laissent souvent tout tomber. D’autres par contre, téméraires, passent par tous les moyens pour obtenir justice.
Pour rencontrer la petite Afi Klutse, il faut se rendre dans la ville de Tabligo à 80 km de Lomé la capitale. C’est désormais en s’appuyant sur une seule jambe que Afi Kluste,10 ans, arrive à aider sa mère dans la boulangerie familiale. Cette petite fille n’a pas connu une enfance normale à cause de son handicap. son malheur a commencé, il y a quelques années après avoir reçu une injection alors qu’elle ne faisait qu’une simple fièvre.
« Ma fille faisait la fièvre. j’ai demandé à sa mère de l’accompagner à l’hôpital. Sa mère m’a expliqué, une fois à la maison, qu’après l’injection de l’infirmière, le pied de ma fille est devenu subitement blanc. Elle lui a posé la question de savoir ce qui n’allait pas. l’infirmière lui a dit que ce n’est rien de grave. Nous avons ramené l’enfant le lendemain à l’hôpital mais l’infirmière qui lui avait fait les injections n’est plus là. Son patron que nous avons rencontré nous a tout simplement chassé. » se souvient encore son père, Kluste Agossa
« Nous sommes restés à l’hôpital d’avril à septembre. Les médecins m’ont expliqué qu’il fallait amputer les pieds de ma fille. »
La situation de la petite Afi Klutse, une fois à la maison, va empirer le lendemain. Pris de panique ses parents vont l’accompagner cette fois-ci dans au CHU de Lomé, dans le but de trouver des réponses aux différentes préoccupations. Mais une fois sur place il va apprendre une nouvelle qui va le terrasser « Nous sommes restés à l’hôpital d’avril à septembre. Les médecins m’ont expliqué qu’il fallait amputer les pieds de ma fille. » relate-t-il.
Le calvaire de la petite Afi Klutse n’est pas un cas isolé. Car ils sont nombreux ces togolais à être victimes des erreurs médicales. Monsieur Siabi, la cinquantaine révolue a, pour sa part, encore en mémoire le décès de sa fille, parti de ce monde dans des conditions troubles. Un peu plus de (5) cinq ans après cette douloureuse séparation, il a encore du mal à se rendre à l’évidence en regardant la photo de sa fille. » Ma fille agonisait sur son lit d’hôpital. Son grand-frère qui était à ses côtés est allé à trois reprises chez l’infirmière de garde. Mais cette dernière n’est jamais descendue s’occuper d’elle. L’infirmière lui a juste demandé d’aller acheter trois paquets de coton pour essuyer les sang qui couler sur elle » s’indigne-t-il.
La fille de Monsieur Siabi avait, en fait, subi une opération, il y a quelques jours. Mais sa convalescence ne s’est pas bien passée vu que les infirmières qui devraient prendre soins d’elle n’ont pas fait leur travail. » L’infirmière n’est jamais descendue s’occuper de ma fille. Elle est restée suivre la télévision à l’étage jusqu’à ce que ma fille ne rende l’âme le matin « explique Monsieur Siabi.
Les familles des victimes se heurtent souvent à des difficultés quand il faut reclamer justice. Car la plupart des soignants responsables de ces erreurs médicales ne reconnaissent pas souvent leur responsabilité. Le Pasteur Edoh Koami , président du mouvement Martin Luther King, assiste ces victimes dans leurs différentes luttes. Ceci à leur fournissant conseils et assistances dans les différentes démarches administratives. Il connait très bien les problèmes dont sont victimes les Togolais dans les différents hôpitaux. » Des que vous vous rendez dans un hôpital du Togo, vous remarquerez que l’accueil n’est pas chaleureux. Celui qui est malade lorsqu’on l’accueille ainsi, vous le rendez doublement malade » s’indigne-t-il.
« Ma fille n’est pas née avec une jambe, Je veux que justice soit rendue »
Les nombreuses démarches entreprises par les familles des victimes pour obtenir gain de cause auprès des autorités en charge de la santé au Togo, sont restées vaines. Malgré cela, les familles des victimes réclament toujours justice. « Ma fille n’est pas née avec une jambe je veux que justice soit rendue » réclame Kluste Agossa .
La situation qui prévaut dans les hôpitaux du Togo est un secret de polichinelle. Les corps médical critiqué à de nombreuses reprises rejettent la responsabilité de ses erreurs professionnelles sur l’état Togolais. Car il est impossible d’apporter des soins de qualité alors que la plupart des hôpitaux du Togo ne disposent d’équipements appropriés pour soigner les malades dans des conditions optimales.
Daniel Addeh
