Tenez, depuis 2006, notre pays abrite le siège du Centre Régional d’Action Culturelle (CRAC). Savez-vous ce que c’est ?
Il s’agit d’une école de référence ayant la stature d’un organisme international dont la mission est d’assurer la formation des cadres supérieurs et agents de développement culturel des pays francophones d’Afrique.
Cette école, à ce jour, est ouverte à plus de 20 pays et offre un master professionnel en entrepreneuriat et management culturel, en administration et coopération culturelle, ainsi qu’une série de formation en BTS et aux métiers de la culture.
L’école dispose d’une bibliothèque moderne où sont soigneusement rangés plus de 50 mille livres essentiellement destinés à enrichir l’esprit des apprenants de toutes les facettes qu’engage cette notion de culture ainsi que la politique qui peut valablement en découler.
A son actif, des centaines de hauts cadres déjà sortis de cette école qui apporte également de l’expertise en matière de politique culturelle et travaille ardemment avec des institutions comme l’OIF, l’UEMOA, la CEDEAO, les ministères de la culture des pays membres et bien d’autres structures s’intéressant à ce domaine sur le continent.
C’est dire en effet, que le créneau est là, sous nos yeux, pour affûter et apprêter des cadres compétents pouvant prendre des initiatives louables concernant la promotion de la culture.
Mais que faisons-nous concrètement de ces talents qui sont un vrai vivier ainsi bâti avec autant d’expertise?
J’ai une petite idée de comment les choses se passent dans un pays comme le Sénégal lorsque ces cadres regagnent leur pays nantis de ce précieux diplôme à la suite d’une formation ainsi aiguisée. Mais j’avoue que c’est avec peine que je peux tracer ici, dans mon pays, l’itinéraire des quelques rares têtes que je connais qui sont sortis de cette école.
Tout ceci pour dire que l’impératif d’initier une vraie politique culturelle et d’en faire un réel outil de développement et d’épanouissement de notre peuple est plus qu’urgent et sérieux.
C’est vrai, dans ma communauté, un adage dit que le haricot ne produit pas dans le champ de ses consommateurs. Le sens d’un tel adage se vérifie amplement dans le contexte-ci.
Les gouvernements se succèdent, les ministres de la culture aussi, mais la culture elle-même reste le parent pauvre de toute la politique du pays.
J’espère bien me tromper de sorte qu’un ministre de la culture, en l’occurrence l’actuel, Pierre Lamadokou, m’apporte un démenti cinglant à partir du bilan qu’il va établir au bout de sa gouvernance de ce ministère.
Source:Luc Abaki