Lorsque Jean-Paul Abalo Yaovi Dosseh retourne dans son pays, il y a un peu plus d’une demi-dizaine d’années, pour occuper le poste de sélectionneur national adjoint, il ne pensait visiblement pas qu’il quitterait un jour le nid des Eperviers sans ménagement.
Son statut d’ancien international, d’ex-capitaine des Eperviers, et surtout celui du premier technicien à avoir qualifié son pays pour sa première phase finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2020 au pays de Samuel Eto’o Fils n’ont pas pu peser dans la balance lorsqu’il s’est agi de renouveler le staff technique après le départ du sorcier Claude Marie François Le Roy, incapable de faire la magie dans le nid des Eperviers durant cinq ans.
En mai 2015 – à l’époque la FTF était dirigée par le Comité de normalisation incarné par l’ancien ministre Antoine Folly-, il a été distillé dans l’opinion sportive que le finaliste de la Coupe de France en 2001 deviendra le sélectionneur après qu’il aura appris auprès du principal. Les années sont passées, le technicien de 45 ans aurait effectivement bien apprès à en croire le technicien Breton qui, d’ailleurs, n’a jamais manqué l’occasion de clamer haut et fort que son adjoint a toutes les qualités requises pour le remplacer.
In fine, le contrat de Jean-Paul Yaovi Abalo Dosseh n’a pas été renouvelé. De plus, bien qu’il ait déposé son dossier de candidature pour le poste du sélectionneur des Eperviers A, il n’a pas été retenu. L’ancien amiénois ne fait même plus partie de l’encadrement technique de la sélections fanion et locale.
Une sorte d’humiliation que celui qui a joué 305 matches sous les couleurs d’Amiens SC continue de ruminer en silence. « C’est quelqu’un qui ne va pas accepter aborder ce sujet », nous confie une personne qui le connait bien. De nature sobre, peu volubile, l’ancien capitaine des Eperviers au visage d’ange mais rugueux sur la pelouse n’aurait pas aimé la façon dont il a été remercié. « Tout homme traité comme il l’a été ne doit pas être content même s’il ne le dit pas ouvertement », estime un président de club de deuxième division ayant requis l’anonymat.
Le natif de Lomé, une soixantaine de caps avec les Eperviers, l’un des grands artisans de la qualification de son pays pour la phase finale de la Coupe du monde Allemande, selon la même source, depuis son « renvoi », consacre la plus grande partie de son temps « à gérer ses affaires » sans plus de précision.
Un de ses visiteurs du soir croit savoir qu’il n’attend que la fin de l’année scolaire 2020-2021 pour repartir en France avec ses enfants qui fréquentent à Lomé. Acceptera-t-il un jour de revenir dans le nid des Eperviers lorsqu’il sera de nouveau solliciter ? L’avenir nous le dira.
Fabrice Kossivi