Ils sont nombreux au sein du régime cinquantenaire à ne jamais reconnaitre à El Hadj Abass Bonfoh son titre d’ancien président de la République. Même s’il n’a occupé ce poste que de façon intérimaire, entre février et avril 2005. Aujourd’hui qu’il a rejoint la terre de ses ancêtres, les hommages se multiplient en sa mémoire.
Bien qu’il appartienne au parti au pouvoir, qu’il ait mouillé le maillot pendant plusieurs décennies durant sur le terrain politique, l’illustre disparu n’a jamais été considéré comme un ancien président du Togo.
En 2010, lors de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Togo, des bustes des ex-chefs d’Etat ont été exposés à Lomé. Sans celui d’El Hadj Abass Bonfoh. Il faut attendre la triste nouvelle avant qu’un communiqué officiel ne parle d’ « ancien Chef d’Etat ».
En effet, « C’est avec une profonde émotion et une grande affliction que nous avons appris le décès de El Hadj Abass Bonfoh, ancien Chef d’Etat, ancien président de l’Assemblée nationale, décès survenu dans la nuit du mardi 29 juin au mercredi 30 juin dans son village natal », peut-on lire dans la note dans laquelle il est précisé qu’ « En cette douloureuse circonstance, le Président dela République SEM. Faure Essozimna GNASSINGB2, tient à rendre hommage appuyé à cet illustre homme d’Etat qui a occupé de hautes charges à un moment crucial de la vie de notre pays.
« Avec sa disparition, le Togo perd un de ses dignes et valeureux fis dont l’engagement sans faille, le patriotisme, le don de soi ont toujours guidé ses actions au service de son pays. Le président de la République exprime, au nom du peuple togolais ses condoléances les plus attristées à la famille éplorée », poursuit le communiqué officiel.
Cette reconnaissance à titre posthume pousse Dr Jean-Emmanuel Gnagno, maire adjoint de la Commune Lacs 3 à réagir. « On se souvient de l’illustre disparu comme ayant été un homme politique pris dans le tourbillon de la confusion au sommet de l’État à un moment très critique de l’histoire politique de notre pays », écrit-il sur sa page Facebook.
Et de regretter : « On peut saluer la mémoire d’un ancien Président de la République qui n’aura pas bénéficié du Statut des anciens présidents de la République, selon l’article 75 de la Constitution de notre pays », souhaitant que « Le Statut des anciens présidents de la République (soit) une question qui mérite d’être reposée avec objectivité dans un souci de respect constitutionnel ».
Le candidat déclaré à la présidentielle de 2020 « lance à cet effet un appel citoyen aux honorables députés à l’Assemblée nationale et aux membres du gouvernement d’œuvrer dans une dynamique patriotique pour la détermination de la loi organique sur le statut des anciens présidents de la République ». En attendant, que la terre soit légère à El Hadj Abass Bonfoh.
Fabrice Kossivi