Oui oui, je profite de cette affaire pour faire un peu de pédagogie juridique. J’ai quand même obtenu un Master en droit à Saint-cyr.
Je sais que beaucoup de personnes ont sans doute sollicité la clémence de Adebayor pour la libération de ses anciens amis. Mais ce courrier sort de tout cadre de la procédure. Ceci pour trois raisons.
La première est que la bonne démarche aurait dû consisté à retirer sa plainte tout simplement. C’est ce qui aurait eu sens. Mais il ne faut pas aussi oublier que le procureur, représentant de la société, en décidant de requérir une détention préventive ne s’appuie pas uniquement sur la plainte déposée par l’une des parties, mais il se pose aussi la question de savoir si la privation de liberté protège la société. Donc, une fois que l’instruction judiciaire est lancée, le plaignant devient partie civile et le retrait de sa plainte ne met pas un terme à la procédure.
La seconde est qu’une libération provisoire pour raison médicale s’appuie avant tout sur une expertise médicale, et non sur les desideratas du plaignant. C’est sur la base de cette expertise médicale que le procureur peut demander une libération provisoire pour raison médicale. Papson avait déjà bénéficié de cette mesure. Mais le courrier de Adebayor est trop léger pour être pris au sérieux. Cela ressemble plus à une mise en scène pour donner aux fans l’impression d’avoir fait quelque chose, tout en en connaissant son inanité.
Pour finir, moi même je serai choqué si une libération intervenait suite à un tel courrier. L’appareil judiciaire a autre chose à faire que de se livrer à ces amusements. Il y a des milliers de dossiers en attente de jugement dans nos tribunaux. Le procureur et tous les auxiliaires de la justice ont mieux à faire que de rentrer dans le mouvement de téléréalité à laquelle on assiste actuellement . Si Adebayor voulait retirer sa plainte, il avait tout le loisir à le faire pendant la garde à vue.
Voilà, c’est juste de la pédagogie. Certains profitent de mes explications pour comprendre comment fonctionne la justice. C’est ma façon de faire la politique autrement. Être au service de ma communauté.
Aidons-nous, vivants.
Gerry Taama