« Nous avons une stratégie qui nous permet d’éviter d’aller détruire le vaccin périmé. Nous savons que dans beaucoup de pays on a détruit le vaccin parce qu’on n’a pas réussi à le consommer, mais au Togo on ne va pas détruire un seul vaccin périmé parce que le vaccin ça coûte cher ».Voilà une portion du propos de Mme le Premier Ministre du Togo, tenu devant les députés et qui fait gravement polémique sur les réseaux sociaux. L’interprétation est toute faite, le Togo entend inoculer des vaccins périmés au peuple.
Certainement que ce ne sera pas le cas, mais le langage ainsi tenu prête évidemment flanc et pour cause. Il n’est pas décent, ni sain et même bienséant, d’évoquer la cherté du vaccin pour justifier l’obligation que l’on fait au peuple de se faire vacciner.
C’est tout à fait maladroit comme langage et la question qui vient directement à l’esprit du citoyen est de savoir à quel prix évalue-t-on une vie humaine, si on doit expliquer cet acharnement à vacciner le peuple par le fait que le vaccin coûte cher.
Pourtant, il aurait été plus simple et plus persuasif pour la PM de soutenir son argumentation par des raisons médicales qui montrent clairement l’efficacité du vaccin, sa composition, son effet dans le corps humain etc.
Il faut en effet apprendre à convaincre et à persuader par un langage mûrement réfléchi et élégamment tissé lorsqu’on s’adresse à un peuple qui n’est pas dépourvu d’intelligence, de vigilance et de clairvoyance. Malheureusement, par le seul langage, nos dirigeants détruisent le capital confiance qu’ils sont censés créer entre eux et le peuple pour faire passer les pilules même les plus amères.
En l’état actuel des choses, le net sentiment qui se dégage au sein de l’opinion, reste que d’autorité, nos dirigeants ont fait le pari de vaincre le peuple en lieu et place de chercher à le convaincre, et tout ceci est lié au type de mots et d’expressions qu’ils choisissent pour passer leur message. Bien sûr que c’est dommage !
Et pourtant, il y’a bien longtemps que nous avons décrié la manière dont l’officiel communique dans notre pays, sans jamais nous faire entendre. La communication en effet est un art et il s’apprend.
J’étais juste de passage.
Bonsoir chez vous.
Luc Abaki