C’est un confrère guinéen qui, le premier, a annoncé ce que le Comité exécutif de la Fédération togolaise de football (FTF) et le ministère des Sports et des Loisirs entourent de l’omerta. En effet, dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 juin, des Turcs font une entrée inopinée à l’hôtel où logeaient les joueurs. Leur objectif, en découdre avec des Eperviers qu’ils accusent d’agression sexuelle sur une des leurs.
Tout a été mis en œuvre pour que l’information gênante ne s’ébruite guère. Certains sont allés jusqu’à dire que cette affaire n’a jamais existé ou n’existerait dans les rêves. Sauf que le confrère L’Alternative dans son édition de ce lundi donne des détails sur ce qui s’est réellement passé.
Agression sexuelle
En effet, ce sont deux joueurs du club Association sportive des chauffeurs de la Kozah (ASCK), notamment les attaquants Richard Yendoutie Nane et Ismaël Ouro-Agoro, aujourd’hui transférés respectivement au Hafia FC de Conakry en Guinée et au Saint George Sport d’Ethiopie, qui ont été au centre de ce feuilleton extra-sportif.
Les deux joueurs « ont été agressés dans la nuit du 4 au 5 juin aux abords de la piscine de leur hôtel par des parents d’une jeune fille de 14 ans. Les parents qui ont intercepté des messages de drague envoyés à leur fille sur son téléphone portable, se sont rendus nuitamment aux abords de la piscine où les joueurs auraient donné rendez-vous à leur fille aux environs de 02heures. Aidés par des jeunes, les parents ont agressé physiquement les deux joueurs », confirme le confrère, indiquant qu’ « il a fallu l’intervention de membres d’autres délégations qui également logeaient dans le même hôtel pour sauver les deux infortunés joueurs togolais ».
Richard Yendoutie Nane et Ismaël Ouro-Agoro, poursuit l’auteur de cette révélation, ont été gradés en vue à la Police. Cette dernière a réussi à trouver une formule pour calmer les plaignants. Les accusés, eux, ont été ensuite interdits de sortir de leur chambre jusqu’au départ de la délégation togolaise. Malgré la gravité de l’affaire, les deux buteurs « sont sortis un jour de leur chambre et là, ce sont les organisateurs des matchs qui se sont occupés d’eux violemment pendant qu’ils mangeaient à table ».
Gestion de crise
Le président du Comité exécutif de la Fédération togolaise de football a suivi le déroulement de ce feuilleton détestable. Le plus curieux, le Colonel Guy Kossi Gbézondé Akpovy, avec le soutien de la ministre de tutelle, s’est employé pour que l’affaire ne soit pas connue du grand public.
Le plus curieux, le patron du football togolais et Lidi Kedjaka Gbessi Kama, eux, qui mettent en avant, depuis quelques semaines, le respect scrupuleux du code disciplinaire, n’auraient pas fait grand-chose pour sanctionner les indélicats Eperviers. L’amende de trois cent (300) mille de FCFA, chacun, qui leur a été infligée n’aurait même pas été payée. Un pied de nez donc aux décideurs.
Serge Akakpo, l’ancien capitaine des Eperviers, qui cumule sa fonction de consultant de Canal+ à celle de Team manager de la sélection nationale du Togo, est jugé « complaisant » dans la gestion de cette affaire de mœurs.
Porté du stage d’Antalya
Finalement le regroupement effectué dans la ville d’Antalya a apporté plus de problèmes que du positif. Ce stage a permis aux Togolais de gagner certes le Syli national 2-0 au cours d’une sortie globalement maîtrisée et perdre ensuite 0-1 face aux Scorpions de la Gambie.
Bien que le sélectionneur national adjoint Jonas Kokou Komla en ait tiré « un bon bilan », l’extra-sportif a pris le dessus. D’ailleurs, il n’aura servi à rien d’autant plus que le Togo a complètement raté son début de la course qualificative pour la phase finale de la Coupe du monde, Qatar 2022, en perdant (2-0) au stade de Thiès face aux Lions de la Teranga et à Lomé contre les Brave Warrios de la Namibie (0-1).
Est-ce pour continuer d’étouffer cette affaire d’agression sexuelle que l’ancien sélectionneur national des Aiglons du Mali aurait offert, entre-temps, des « Pompom » à certains confrères de la place ?