C’est le chef de service neurologie au CHU Kara, Prof Kumako Vinyo Kodzo, qui a donné les chiffres le 28 avril
2022 : plus de 4.000 cas d’accident vasculaire cérébral (AVC) par an au Togo.
Encore qu’il ne s’agit là que des cas répertoriés dans le circuit officiel. Et il cite les habitudes quotidiennes des
populations qui alimentent les risques d’AVC, essentiellement deux facteurs de risques que sont les risques non
modifiables et les risques modifiables. «Les facteurs de risques non modifiables concernent l’âge, les cas d’AVC
dans la famille, le sexe / les hommes plus exposés aux AVC que la femme, la race noire plus prédisposée aux
cas d’AVC que les autres races.
Les Facteurs de risques modifiables sont l’hypertension artérielle, le tabagisme, l’alcoolisme, le taux important de graisse dans le sang, l’obésité, la sédentarité, la mauvaise alimentation(moins de légumes, moins de
fruits, trop salé, trop sucré,trop gras, etc.), le stress permanent».
Sur le plan de la prise en charge, Prof Kumako Vinyo Kodzo alerte : «on ne peut pas prendre en charge un
cas d’ACV hors d’un centre de santé. Il faut nécessairement des centres de santé spécialisés». Avant d’exhorter fermement chaque personne à changer positivement les facteurs de risques modifiables afin d’éviter au
maximum des cas d’AVC. «Il faut effectuer une activité physique ou sportive (marche, course, footing…) au
moins 30 minutes par jour. Ceux qui souffrent de l’hypertension artérielle doivent prendre leur médicament le matin au réveil, manger sain et équilibré, éviter la consommation de la graisse animale, faire des analyses de glycémie, de tension au moins une fois par an, etc. A la fin, si on arrive à intervenir sur les facteurs de risques modifiables, ça permettra de réduire de 30% les cas d’AVC», indique t-il.
Selon les publications thématiques, un accident vasculaire cérébral, souvent encore appelé «attaque», survient
lorsque la circulation sanguine vers ou dans le cerveau est interrompue par un vaisseau sanguin bouché (AVC
ischémique le plus fréquent), dans 85% des cas, ou par un vaisseau sanguin rompu (AVC hémorragique), dans moins de 15% des cas.
Les symptômes dépendent de la zone du cerveau qui est atteinte et de l’étendue de la lésion. L’AVC se manifeste soudainement par une déformation de la bouche, une faiblesse d’un côté du corps, bras ou jambe, des troubles de la parole. En attendant les secours, allonger la personne avec un oreiller sous la tête et la laisser allongée jusqu’à l’arrivée des secours ; noter l’heure à laquelle les signes d’AVC (déformation de la bouche, troubles de la parole, faiblesse musculaire…) sont apparus ; regrouper les ordonnances et les résultats des dernières prises de sang réalisées pour les transmettre aux équipes médicales.
Attention : ne pas faire boire ni manger, ne donner aucun médicament, ne faire aucune injection même
si c’est le traitement habituel.
Au Togo, le besoin en personnel soignant spécialisé est encore criard. Le pays ne comptant actuellement
qu’une vingtaine de neurologues. Et pourtant, on en forme.