L’information date déjà d’une semaine mais elle est passée sans bruit. C’est un décret signé par Faure Essozimna Gnassingbé le 24 janvier 2023 qui porte nomination du président de la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), sur rapport du ministre des droits de l’homme. Il dit : «Monsieur Aba Kimelabalou, Magistrat du premier grade, précédemment Directeur Général du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), est nommé Président de la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA)».
Monsieur Wiyao Essohana est débarqué et remplacé à la tête de l’institution administrative indépendante, chargée de promouvoir et de renforcer la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées dans les administrations, les établissements publics, les entreprises privées et les organismes non étatiques. Il faisait partie des sept (7) membres de la Haute autorité nommés par décret du Président de la République le 3 janvier 2017.
Ce magistrat a été aussi président des tribunaux de première instance de Sokodé et de Mango, juge puis doyen des juges d’instruction au tribunal de première instance de Lomé, substitut général au Parquet général près la Cour d’appel de Lomé.
L’opinion nationale continuera de lui reprocher l’absence de répression contre la corruption durant les six ans de gestion, alors même qu’il clamait en 2019 : «On
va nous sentir sur le plan de la répression aussi !». Son remplaçant, Aba Kimelabalou, qui était juge à la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, a été élu en février 2018 et a présidé le principal organe de lutte contre le blanchiment de capitaux, la cybercriminalité, le financement du terrorisme, les criminalités transfrontalières, etc. dans l’espace CEDEAO durant quatre ans. Il est remplacé depuis le 1er août 2022 par Edwin W. Harris Jr.
Selon la loi du 28 juillet 2015, la mission de la HAPLUCIA se décline en quatre principaux axes : la prévention des actes de corruption par des activités de sensibilisation, d’information, d’éducation et de vulgarisation de textes ainsi que la promotion d’un système de gouvernance qui prévient les conflits d’intérêts et l’enrichissement illicite ; la répression à travers la collecte et le traitement des plaintes et dénonciations des faits de corruption ; la protection des dénonciateurs et le respect du principe de la présomption d’innocence ; et la coopération avec les institutions internationales et autorités homologues, la facilitation de l’entraide judicaire portant sur les actes de corruption ou d’infractions assimilées et les actions concertées avec les organismes étatiques, le secteur privé et les organisations de la société civile qui luttent contre la corruption.