Ils sont là depuis des heures pour se pencher sur cette loi décriée par tous dans l’opinion.
A quelles heures de l’ouverture de la campagne électorale pour le double scrutin du 20 avril 2024, le Chef de l’État, Faure Gnassingbé par un communiqué a annoncé la suspension de la campagne électorale et le report des élections législatives et régionales.
Et la raison évoquée était de donner le temps aux députés « d’aller faire de large consultation » sur ce texte à la population de leur base.
Une décision qui surprend plus d’un d’un d’autant plus que Faure Gnassingbé n’en est pas droit mais aussi le calendrier républicain doit être respecté, surtout que le corps électoral est déjà convoqué. Pareille situation a été créée par l’ex Président Sénégal, Macky Sall, le Conseil Constitutionnel de ce pays a réagi et a dit non. Ce que Faure Gnassingbé demander aux députés pose la question du cadre juridique.
Lorsque les députés en fin de mandat ont voté presque à 100% cette nouvelle Constitution contestée.
De quelle Assemblée on demande d’entamer une large consultation ? A quelle base on les renvoie-t-elle ?
On fait secret défense sur cette nouvelle loi fondamentale qu’on veut imposer aux Togolais.
Aujourd’hui, personne n’est en mesure de dire avec exactitude ce que contient cette nouvelle Constitution.
Pourquoi cette Assemblée veut nous imposer une Constitution décriée par tous ?
Les Évêques ont dit non à cette nouvelle Constitution. Les vrais Universitaires tels que Prof Kako Nubukpo , Prof Wolou Komi et d’autres enseignants chercheurs ont haussé la voix pour dire non à un texte fondamental qui touche la vie de toute la nation dont personne n’a connaissance.
D’éminentes personnalités dont des avocats les plus sérieux de la République togolaise entre autres Mes Zeus Ata Messan Ajavon, Jean Dégli, Célestin Agbogan, Claude Amegan, Raphaël Kpandé-Adzaré etc ont jugé inopportune la portée de cette loi en ce moment où d’autres défis attendent les dirigeants qui sont à la tête du pays depuis plus décennies déjà.
Faure Gnassingbé et sa bande ne doivent pas perdre de vue qu’en 2017 la commission de consultation sur la problématique des réformes constitutionnelles présidée Par Mme Awa Nana Daboya a fait le tour du Togo pour recueillir l’avis des Togolais. Partout elle a passé, les populations ne l’ont pas favorablement accueilli. On lui a dit à l’époque d’aller marteler au Chef de l’État, Faure Gnassingbé que les populations veulent le retour à la Constitution de 1992.Cette mission a entendu beaucoup de choses.
Pour les populations, le discorde se situe là. Retour à la Constitution de 1992 avec le fameux article 59 et son deuxième alinéa : « En aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats « .
C’est dans le refus d’écouter et d’obéir à la voix du peuple que le soulèvement populaire du 19 août 2017 a été enclenché avec le Parti National Panafricain, PNP de Salifou Tikpi Atchadam puis la C14.
La conséquence de ce soulèvement est encore vivace aujourd’hui dans les mémoires collectives.
Aujourd’hui, on note une volonté manifeste de plonger le pays dans une autre crise politique qu’on n’a pas besoin. Au moment où le calendrier républicain devrait être respecter, on procède par de ruse pour faire passer un coup de force, un coup d’État constitutionnel.
L’opinion est déterminée à ne pas voir cette forfaiture passée encore sur fois.
La présidence à vie toujours pour une famille, les Togolais n’en veulent plus.
Il est temps d’expérimenter la Constitution que les mêmes députés ont modifié en 2019.
Dans cette Constitution, le mandat présidentiel est limité à deux et prend fin en 2030 pour l’actuel Chef de l’État, Faure Gnassingbé s’il venait d’être élu encore en 2025.
Avec celle réécrite, le mandat du Président du conseil des ministres est non limit. Le peuple a compris le jeu.
Les députés encore une fois, vous n’avez pas le droit.
L’histoire retiendra qu’à un moment donné, vous avez passé par des moyens illégaux pour imposer une nouvelle Constitution au peuple togolais. On sait que la seconde lecture que Faure Gnassingbé vous demande n’est qu’une ruise. C’est pour se donner le temps.
Pour cause, il viole la loi en décidant de donner un coup d’arrêt au.processus électoral.
Ailleurs notamment au Sénégal, lorsque Maky Sall avait procédé ainsi, on a vu la réaction de la Cour Constitutionnelle. Qu’attend la nôtre ?
A ces députés convoqués aujourd’hui pour l’examen de la loi fondamentale réécrite qui fait l’objet de levée de bouclier partout, il vous revient s’interroger votre conscience.
Justin ANANI