La Côte d’Ivoire et le Maroc, deux pays d’origine, de transit et de destination pour les migrants irréguliers cherchant à joindre notamment l’Europe, se sont associés pour lutter contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants.
Un mémorandum d’entente en la matière a été signé récemment entre la Commission nationale de coordination des mesures de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains (CNCLT) du royaume du Maroc et le Comité national de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) de la république de Côte d’Ivoire.
Cet accord vient renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays et marque une étape « cruciale » dans les efforts communs pour faire face à ce fléau tout en promouvant une migration régulière et ordonnée, a indiqué l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
L’initiative est financée par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du Département d’État américain, le ministère italien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, ainsi que les Fonds de l’OIM pour le développement. L’accord, qui « illustre l’importance de la coopération Sud-Sud dans la gestion des migrations », repose sur trois piliers : la prévention, la protection et le partenariat.
Il s’agit de sensibiliser les populations aux risques de la migration irrégulière, d’assurer l’assistance et la réintégration des victimes de traite, et de favoriser la coopération entre les États et les acteurs régionaux. « Historiquement un pays de destination migratoire », la Côte d’Ivoire « fait face à des défis croissants liés à l’émigration, notamment vers l’Afrique du Nord, en particulier le Maroc », a indiqué l’OIM.
À la demande de la Côte d’Ivoire, Rabat a réinstauré, le 1er septembre 2024, le visa d’entrée au Maroc pour les Ivoiriens, et ce, pour une période « expérimentale » de deux années. Cette mesure vise à enrayer « l’afflux de migrants africains vers les côtes méditerranéennes, avec pour point de transit, les pays du Maghreb dont le Maroc », a indiqué le gouvernement ivoirien, ajoutant que « certains de ces immigrants clandestins sont des ressortissants étrangers se prévalant de la citoyenneté ivoirienne ».
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