Le Togo se dote d’un Centre des maladies infectieuses

Il s’agit d’une structure de prise en charge des maladies infectieuses « en situation normale et en situation d’épidémie ».

Le Togo a inauguré récemment dans la région de la Kara (nord) le premier Centre des maladies infectieuses (CMI) du pays, un établissement sanitaire spécialisé cofinancé à hauteur de 2,42 millions d’euros par la Banque allemande de développement (KfW) qui agit pour le compte du gouvernement fédéral allemand.

Cette structure de prise en charge des maladies infectieuses « en situation normale et en situation d’épidémie » constitue un « pôle septentrional de gestion et de traitement des maladies à potentiel épidémique », et représente une avancée « majeure » pour la résilience du système togolais de santé face aux pandémies et maladies émergentes, a indiqué la présidence de la république du Togo.

Le CMI a été conçu pour réduire la prévalence des maladies infectieuses et améliorer l’accès aux soins pour les populations rurales et urbaines, a-t-on relevé, ajoutant qu’il mettra un accent particulier sur la santé des femmes, notamment les femmes enceintes et en âge de procréer.

Érigé sur une superficie de 1,5 hectare, le centre a été construit et équipé à la faveur d’un cofinancement à hauteur de 2,42 millions d’euros de la KfW, a fait savoir, de son côté, l’ambassade d’Allemagne au Togo. Il offre une capacité de 43 lits pour des besoins d’évaluation, de soins intensifs et d’hospitalisations, a-t-on ajouté.

Comprenant des équipements de pointe, le CMI intègre une unité de soins intensifs moderne pour les cas critiques, un service d’hospitalisation pour des prises en charge complexes et une pharmacie pour assurer l’approvisionnement en médicaments essentiels, a précisé la présidence. L’établissement dispose aussi de services annexes cruciaux tels qu’une unité de dépistage et de stérilisation, une buanderie, un espace de traitement des déchets médicaux et une morgue.

La proximité du CMI avec l’antenne de l’Institut national d’hygiène (INH) de Kara est un facteur de mutualisation des ressources humaines ou matérielles devant impacter la célérité dans le diagnostic des maladies infectieuses courantes, des maladies émergentes et ré-émergentes qui nécessitent une confirmation biologique avant toute prise en charge adaptée, a-t-on souligné.

Inaugurée en 2020, l’antenne de l’INH à Kara a été mise en place à la faveur d’un financement allemand de 1,725 million d’euros. Elle offre des services comme la vaccination, la microbiologie de l’eau et des aliments, la chimie de l’eau et le service de biologie médicale, selon le ministère togolais de la Santé.

L’Allemagne a cofinancé le CMI et l’antenne de l’INH au titre d’un projet intitulé « Renforcement du Système Sanitaire – Santé Reproductive et Droits Sexuels » (ProSanté), mandaté et financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).

Le projet qui est actuellement à sa troisième phase (ProSanté III) est mis en œuvre par l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ). Couvrant la période entre 2024 et 2026, ProSanté III est doté d’un budget de 16 millions d’euros, selon l’ambassade d’Allemagne. La troisième phase du projet s’étend à la région des Savanes (nord), en plus des régions de la Kara (nord) et Centrale (centre) où étaient déjà déployés ProSanté I (2017/2020) et ProSanté II (2020/2023). Les deux phases précédentes ont été financées à hauteur de 23,64 millions d’euros.

ProSanté vise, selon la GIZ, à contribuer aux objectifs du Togo de réduction de la mortalité maternelle et néonatale, ainsi que l’augmentation du taux de prévalence contraceptive. Dans ce pays ouest-africain, le taux de mortalité infantile est de 43 décès pour 1000 enfants nés vivants, et le taux de mortalité néonatale (qui concerne les nourrissons morts avant d’avoir atteint l’âge de 28 jours) est de 24 décès pour 1000 enfants nés vivants, selon un rapport publié par l’Unicef en 2023.

D’après ce document, le taux de mortalité maternelle est également élevé au Togo avec 399 décès de mères pour 100 000 naissances vivantes. Cette situation résulte en grande partie d’une couverture insuffisante des soins, notamment prénatals, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En zone rurale, seulement 41,3 pour cent des accouchements sont assistés par un personnel qualifié et moins de 10 pour cent de la population togolaise ont une assurance maladie, à en croire l’agence onusienne spécialisée.

 

© dpa Deutsche Presse-Agentur