Je me suis réveillé ce matin sur une toile togolaise enflammée par des commentaires très négatifs et des messages de déception suite au géant concert de l’un des plus grands noms de la musique togolaise: Ali Jezz.
Ce concert à travers lequel, celui qui, aux débuts des années 2000, représentait le rap togolais, espérait se reconnecter avec son public togolais duquel il s’est éloigné depuis une dizaine d’années pour rejoindre les USA.
Le come-back de l’auteur du classic « One million » n’a pas eu lieu. J’ai visionné le concert. Et j’ai vu, durant les trente minutes de sa prestation, un Ali Jezz, fatigué, à la voix cassée, bougeant très peu, et ne maîtrisant même pas son public venu très nombreux.
« O rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? » s’exclamait le dramaturge à travers les mots de son personnage.
Oui, Ali Jezz avoisine 50 ans et se retrouve, hélas, face à une vérité aussi impitoyable qu’implacable : le temps a passé. Et l’art ne l’a pas attendu où il l’a abandonné pour aller chercher son pain quotidien aux USA.
Beaucoup de jeunes rappeurs, dont certains sont ses disciples, ont occupé le terrain et conquis les cœurs, avec l’arrogance naturelle de la jeunesse.
Ne nous moquons pas d’Ali Jezz, mais aidons-le à fusionner son cœur et son âme avec ce qui est, sans conteste, sa fin de carrière. Une belle carrière, au-delà de tout.
Pour moi, un de ces adolescents des débuts des années 2000 pour qui Ali Jezz représentait presque un dieu, c’est la fin d’une époque. Parce que le lieu où chute un éléphant est toujours un message pour tous ceux qui ne juraient que par la grandeur du pachyderme : tout passe.