Mon frère, pourquoi tu as parlé beaucoup comme ça ?

Djimon Oré, ancien ministre de la communication, à l’époque membre de l’UFC, a été interpellé jeudi. L’on se demandait bien ce qui peut être la cause d’une telle interpellation lorsqu’un audio a commencé à circuler sur les réseaux sociaux.
Djimon Oré a dressé à sa manière à une radio privée, le bilan des soixante ans d’indépendance du Togo. Mais oui, à sa manière…
« Le bilan en terme de sang versé, en terme de compatriotes assassinés par la France-Afrique à travers le régime barbare, le régime de l’oligarchie militaro-clanique des Gnassingbé dépasse de loin ceux qui sont tombés au Rwanda et on parle de génocide rwandais. C’est ça le bilan de l’indépendance du Togo de 1963 à nos jours » dixit Djimon Oré, l’homme de Morétan.
Il dit que le Togo n’a qu’une « armée d’occupation » qui a transformé le pays en « un camp de concentration nazi ». Il finit en soutenant que ceux qui jubilent à l’occasion de cette indépendance du Togo sont « ceux qui sont mandatés par la France-Afrique et qui sucent le sang des togolais, toutes les minutes »… Mon Dieu!
Sérieusement, nous critiquons tous la gouvernance de notre pays dans un but simple: faire en sorte à obtenir le meilleur, sauvegarder le bien commun, assurer le bien-être pour tous, sans jamais oublier que nous ne devons pas jeter de l’opprobre sur le pays qui est après tout le nôtre, et restera nécessairement après nous.
Très honnêtement le ministre Oré a trop parlé. Il est allé loin et avec au moins une contre vérité. Le génocide rwandais a occasionné au minimum 800 mille morts, c’est connu.
Le Togo compte combien de citoyens ? A plus forte raison, il a participé à un moment donné, à la gouvernance de ce pays, même si son passage a été éphémère. Il devrait avoir un peu de retenue, plus d’élégance et de finesse dans son propos, en bon homme d’État aspirant un jour à gouverner ce pays.
Néanmoins, nous n’allons pas enfoncer le clou, si une circonstance atténuante peut lui être trouvée, que l’on n’hésite pas. La case prison n’est pas forcément ce qui redresse le mieux.
Luc Abaki