Le dernier rapport de Reporters sans frontières a clairement montré que le Togo a régressé de quelques points. Cela voudra dire formellement que les journalistes togolais sont un peu menacés dans l’exercice de leur profession. Face à ce triste constat le Ministre de la communication et des médias, Akodah Ayéwouadan se justifie.
Qu’est-ce qui justifie cette régression du Togo dans le dernier classement de de Reporters sans frontières?
Je me réjouis de ce que Reporter Sans Frontières ait pu noter qu’il y a eu au Togo 0 journaliste emprisonné et 0 journaliste tué. Notre pays a, pour la première fois, été classé 83ème par RSF, et quelques années après, nous pouvons constater, sur la courbe qui nous a menés au 74ème
rang aujourd’hui, que chaque année de progrès est quasi automatiquement suivie d’une année de recul. Cela devrait nous interroger. Nous travaillons justement avec RSF pour comprendre les motivations de ce nouveau classement. Nous nous sommes entendus sur les points d’évolution et leur traduction en actes ne devrait pas tarder Toutefois, il est important de rappeler qu’aucune
liberté n’est sans limite. La volonté d’encadrer la liberté, qui est celle de la presse, ne saurait être perçue comme une menace. Ce qu’il est important de relever, c’est que le gouvernement togolais est résolument engagé dans la création des conditions favorables à l’enracinement
d’une presse libre et responsable. L’organe de régulation qu’est la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication et l’Observatoire Togolais des Médias, l’entité autorégulatrice, ont pour mission, de protéger la liberté de la presse justement.
Depuis que vous avez pris les rênes de cet important ministère, vous ne cessez de faire croire, à chaque fois que l’occasion vous est donnée d’en parler, que la presse togolaise sera encore plus libre, professionnelle et utile. Et pourtant…on assiste à des journalistes sanctionnés, avertis ; un retrait de récépissé à un organe ; des interpellations de professionnels de médias, sans que vous n’ayez dit mot. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Le cahier des charges du département de la communication et des médias comporte une ambition
importante, qui est celle de la professionnalisation des médias et leur inscription au cœur du développement de notre pays. Cette ambition, nous la portons au quotidien et les différentes actions qui sont menées doivent être lues à l’aune de celle-ci. Comme je le disais tout à l’heure, la liberté doit être encadrée pour le bien de tous et c’est la responsabilité de l’État de veiller à cet
encadrement. Notez du reste que la dépénalisation du délit de presse au Togo est une réalité depuis 2004,même si sa compréhension par les uns et les autres reste aléatoire. En conséquence, le cadre dans lequel les délits de presse sont punis est défini par la loi. Cependant, les violations
flagrantes du code de la presse et du code d’éthique et de déontologie du journaliste, que la presse s’est, elle même donnée, doivent-elles rester impunies ? Dans un État de droit, la loi s’applique à tous, et c’est justement l’un des engagements les plus forts de la presse, faire en sorte que les textes de la République s’appliquent à tous sans parti pris. Dès lors, lorsque l’on assiste, comme vous le dites, à des journalistes sanctionnés, avertis ; un retrait de récépissé à un organe ; des interpellations de professionnels de médias, l’on est, bien souvent, que dans l’expression de la responsabilité de l’État. Il ne m’appartient alors pas d’apprécier, dans un sens comme dans l’autre, les décisions d’une autorité administrative indépendante et a fortiori de justice.
encadrement. Notez du reste que la dépénalisation du délit de presse au Togo est une réalité depuis 2004,même si sa compréhension par les uns et les autres reste aléatoire. En conséquence, le cadre dans lequel les délits de presse sont punis est défini par la loi. Cependant, les violations
flagrantes du code de la presse et du code d’éthique et de déontologie du journaliste, que la presse s’est, elle même donnée, doivent-elles rester impunies ? Dans un État de droit, la loi s’applique à tous, et c’est justement l’un des engagements les plus forts de la presse, faire en sorte que les textes de la République s’appliquent à tous sans parti pris. Dès lors, lorsque l’on assiste, comme vous le dites, à des journalistes sanctionnés, avertis ; un retrait de récépissé à un organe ; des interpellations de professionnels de médias, l’on est, bien souvent, que dans l’expression de la responsabilité de l’État. Il ne m’appartient alors pas d’apprécier, dans un sens comme dans l’autre, les décisions d’une autorité administrative indépendante et a fortiori de justice.
Comment pensez-vous remonter la pente pour que le secteur soit véritablement sain, à tout point de vue ?
Il est important de préciser que le département ministériel dont j’ai la charge ne peut s’ériger en donneur de leçons sur la manière dont la presse nationale doit fonctionner. Il me semble que les acteurs clés, les premiers acteurs d’une presse respectable, sont les journalistes. De par leur crédibilité et leur professionnalisme, ils imposent une considération et valorisation qui vont
de soi lorsque les deux facteurs sont réunis. Pour ce qui est de l’assainissement du secteur de la presse, il s’agit d’un véritable challenge. Il en va ainsi, parce qu’il mobilise tous les acteurs, que ce soient les journalistes de la presse privée et publique, les autorités de régulation et d’autorégulation, l’État à travers le ministère de la communication, et des médias. Nous n’avons en vrai qu’un rôle de médiation, d’accompagnement et de formation, entre autres. Il nous faut
des organes de presse plus professionnels, viables économiquement, et qui participent pleinement à la construction de notre pays. Par exemple, aujourd’hui notre paysage médiatique est constitué en grande majorité de généralistes. Il me semble que nous devrions travailler pour aller vers des médias thématiques. La spécialisation des journalistes et des médias est un enjeu crucial. Lors des nombreux échanges que j’ai eus avec les journalistes, il est apparu clairement que tant que tout le
monde continuera à faire la même chose, de la même manière et dans le même chronogramme, il sera difficile d’avoir des sociétés de presse viables. De grandes aventures technologiques nous attendent avec le passage au tout numérique notamment. Il faudra être prêt. Soyons dans l’anticipation, nous nous éviterons ainsi toute surprise désagréable.
de soi lorsque les deux facteurs sont réunis. Pour ce qui est de l’assainissement du secteur de la presse, il s’agit d’un véritable challenge. Il en va ainsi, parce qu’il mobilise tous les acteurs, que ce soient les journalistes de la presse privée et publique, les autorités de régulation et d’autorégulation, l’État à travers le ministère de la communication, et des médias. Nous n’avons en vrai qu’un rôle de médiation, d’accompagnement et de formation, entre autres. Il nous faut
des organes de presse plus professionnels, viables économiquement, et qui participent pleinement à la construction de notre pays. Par exemple, aujourd’hui notre paysage médiatique est constitué en grande majorité de généralistes. Il me semble que nous devrions travailler pour aller vers des médias thématiques. La spécialisation des journalistes et des médias est un enjeu crucial. Lors des nombreux échanges que j’ai eus avec les journalistes, il est apparu clairement que tant que tout le
monde continuera à faire la même chose, de la même manière et dans le même chronogramme, il sera difficile d’avoir des sociétés de presse viables. De grandes aventures technologiques nous attendent avec le passage au tout numérique notamment. Il faudra être prêt. Soyons dans l’anticipation, nous nous éviterons ainsi toute surprise désagréable.
Vous parlez aussi très souvent du professionnalisme de la presse privée. Vous êtes sur quelle piste ?
La presse togolaise est très ambitieuse. Pour aller plus loin, il lui faut certainement sortir des sentiers battus. Elle doit s’exprimer, son ambition, en termes de vision et d’objectifs à atteindre, palier après palier, et en s’en donnant les moyens. D’abord, nous nous attelons avec
l’aide de partenaires comme la France sur des projets comme le PROFAMED, le projet de formation et d’appui au secteur de l’audiovisuel et des médias, à mobiliser des moyens pédagogiques. Ceux-ci permettent à plusieurs journalistes, en activité, de compléter leur cursus universitaire. Cette approche est complétée par des formations continues au fil de l’année.
Ensuite, des moyens financiers sont mobilisés. L’aide de l’État à la presse est le premier outil qui permet d’accompagner les organes de presse. Nous œuvrons à l’effectivité du Fond de soutien à la presse, qui devra permettre de changer de braquet quant à l’accompagnement des journalistes.
La presse togolaise est appelée à une profonde mutation, qui doit permettre
aux organes de presse de se transformer en sociétés de presse comme l’énonce le nouveau Code de la presse, et ainsi s’offrir une marge de manœuvre plus importante sur le plan financier. Nous avons foi en ce que cette mutation puisse permettre à la presse de franchir de nouvelles étapes. Nous ne sommes qu’environ huit millions d’âmes pour un nombre, à mon avis, trop important d’organes de presse. Combien de nos concitoyens lisent la presse ? Faut-il continuer à créer des
organes de presse ? Pourquoi ne pas envisager la rationalisation de l’existant et évoluer ensemble vers des groupes de presse, avec des ressources humaines et financières mutualisées ? La couverture de l’actualité nationale, ainsi que celle de nos régions, ne sera que plus aisée et plus
pragmatique, garantissant un meilleur retour sur investissement.
l’aide de partenaires comme la France sur des projets comme le PROFAMED, le projet de formation et d’appui au secteur de l’audiovisuel et des médias, à mobiliser des moyens pédagogiques. Ceux-ci permettent à plusieurs journalistes, en activité, de compléter leur cursus universitaire. Cette approche est complétée par des formations continues au fil de l’année.
Ensuite, des moyens financiers sont mobilisés. L’aide de l’État à la presse est le premier outil qui permet d’accompagner les organes de presse. Nous œuvrons à l’effectivité du Fond de soutien à la presse, qui devra permettre de changer de braquet quant à l’accompagnement des journalistes.
La presse togolaise est appelée à une profonde mutation, qui doit permettre
aux organes de presse de se transformer en sociétés de presse comme l’énonce le nouveau Code de la presse, et ainsi s’offrir une marge de manœuvre plus importante sur le plan financier. Nous avons foi en ce que cette mutation puisse permettre à la presse de franchir de nouvelles étapes. Nous ne sommes qu’environ huit millions d’âmes pour un nombre, à mon avis, trop important d’organes de presse. Combien de nos concitoyens lisent la presse ? Faut-il continuer à créer des
organes de presse ? Pourquoi ne pas envisager la rationalisation de l’existant et évoluer ensemble vers des groupes de presse, avec des ressources humaines et financières mutualisées ? La couverture de l’actualité nationale, ainsi que celle de nos régions, ne sera que plus aisée et plus
pragmatique, garantissant un meilleur retour sur investissement.
Qu’en sera-t-il de l’aide de l’État à la presse…pour la presse privée ?
L’aide de l’État à la presse, il faut le rappeler, est une contribution de l’État à l’édification d’une presse professionnelle et autonome. Elle n’est pas destinée à remplacer les recettes des organes de presse. La presse privée est régie par la liberté de commerce et d’industrie. Cependant, au regard de la contribution importante de la presse à l’édification de la démocratie, l’État soutient ces organes par cette aide. Les réflexions sont continues entre les faitières des organes de la presse et
l’État pour envisager les pistes d’amélioration du soutien de l’État. L’aide de l’État à la presse n’est pas la piste unique, les formations, les colloques, sont autant de pistes envisagé
l’État pour envisager les pistes d’amélioration du soutien de l’État. L’aide de l’État à la presse n’est pas la piste unique, les formations, les colloques, sont autant de pistes envisagé