Togo: Edith Brou, blogueuse ivoirienne, amoureuse de la PIA

Se présentant comme une personnalité publique, une tradeuse et technophile aimant l’Afrique sur les réseaux sociaux, la blogueuse ivoirienne semble avoir été missionnée pour faire la promotion de la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PAI), inaugurée ce dimanche 6 juin dans la soirée par Faure Gnassingbé.

La PIA, considérée comme la première zone industrielle intégrée que compte le Togo, a, visiblement, une ambassadrice, chargée de lui donner de la visibilité, de faire sa promotion sur la toile. Elle a pour nom Edith Brou, une jeune dame de nationalité ivoirienne de 37 ans.

La blogueuse, semble, prendre au sérieux sa mission, en publiant ou relayant des infos sur le nouveau joyau (sic). « Je rêvais de voir un jour une chorégraphie de drones dans le ciel africain. Ce soir, c’est chose faite. Je viens d’assister à un show de 540 drones à Adetikopé lors de l’inauguration de PIA, la première plate-forme industrielle du Togo », écrit-elle sur sa page Facebook dans la nuit, après la pompeuse inauguration, avant de relayer une autre publication sur le site de 400 hectares situé à 27 kilomètres du Port autonome de Lomé (PAL).

Son intérêt subit à la PIA interroge certains internautes, notamment des Togolais. « Une ivoirienne qui a reçu une belle enveloppe pour faire la promotion de notre pays. Le quotidien du togolais est loin de ces belles images madame Edith Brou », lui rappelle l’un d’eux, avant qu’un autre ne se demande : « Quels produits locaux va-t-on transformer là-bas ? Toi tu connais vraiment le Togo? Ou ce sont les émoluments que tu as perçus qui te font dire tout ça ? Quelle route tu as empruntée avant d’arriver sur le site de l’inauguration ? »

Un autre encore de nuancer d’abord, « Pourvu que le projet aboutisse ». Et d’enfoncer le club ensuite : En 2017, Faure Gnassingbé avait inauguré une usine de production d’huile à base du soja dans mon village. Allez y voir si cette usine a pu produire un bidon d’huile. Des déclarations à connotation publicitaire là, les togolais en ont marre. Ils attendent mieux que ça ».

« Sinon nous avons un hôpital moderne qui devrait être livré en 6 mois mais trois ans déjà, la fondation n’est même pas encore sortie du sol. C’est des tricycles nous voyons plutôt comme ambulance. De la poudre aux yeux, on en a trop vu dans ce pays pour ne point s’emballer devant de beaux mots, sauf des naïfs. Saint Thomas, nous sommes devenus, je suis devenu », complète un autre internaute déçu par les promesses de Gascon des gouvernants de son pays.

La native de Cocody, une commune d’Abidjan, est dans son rôle, celle d’influencer les influençables, quitte à provoquer le courroux de certains togolais d’ici ou d’ailleurs.

 

Fabrice Kossivi