Togo: le Commandant de la Brigade territoriale de Lomé et certains de ses éléments mis aux arrêts

Des gendarmes mis aux arrêts, ça n’arrive pas souvent. Mais ne dit-on pas « tous les jours pour le voleur, et un jour pour le propriétaire » ? Un groupe de gendarmes avec à leur tête un Commandant sont mis aux arrêts de rigueur. Que s’est-il passé ?

 

Selon les sources sécuritaires, le vendredi 8 octobre 2021, un groupe de gendarmes auraient débarqué dans la
boutique d’un commerçant nigérian, au motif qu’il s’adonnerait au commerce de la drogue. Après discussions, ils ont emmené le commerçant jusque chez lui et procédé à une fouille minutieuse de la maison. Ils n’ont rien trouvé.

Mais plutôt que de repartir bredouille, le groupe de gendarmes aurait menacé de dénoncer le Nigérian, à condition
que celui-ci leur verse 30 millions FCFA. L’ homme aurait pris peur et aurait accepté leur remettre 10 millions.  Mais
il n’avait en tout chez lui que 6 millions FCFA. Après avoir empoché le pactole, les gendarmes ont ramené le commerçant à la boutique où il a rassemblé près de 4 millions, ce qui correspondait aux 10 millions. Mais l’information a fuité.

Et après recherches de la Gendarmerie nationale, le pot aux roses fut découvert. Samedi matin, le Commandant de la brigade territoriale et certains de ses éléments ont été interpellés.

Ils auraient fait disparaitre une grande partie de l’argent, pour ne pas dire la totalité. Depuis, ils sont derrière les barreaux. Il a souvent été dénoncé les agissements malsains de certains éléments au sein de la Police et de la Gendarmerie.

L’ arrestation de ce groupe ne vient que confirmer ce que beaucoup savaient déjà, mais faute de preuves, il était impossible de passer aux actes. Le nouveau Directeur général de la Gendarmerie, à peine arrivé, m arque des points. Si la hiérarchie militaire et des forces de l’ordre pourrait maintenir cette proactivité et réagir à la m oindre information touchant l’ armée, la police et la gendarmerie, la confiance reviendrait entre les populations et ceux qui sont chargés de les protéger.
Nous avons joint le Directeur de la Police nationale, le Colonel Yaovi Okpaoul. M ais il nous a répondu qu’il n’ est pas au courant de l’affaire. Nous sommes retournés vers le Colonel Bignandi Aklesso de la Brigade des antigangs. Après nous avoir écoutés, il a dit ne rien savoir non plus. Quand nous avons essayé de joindre l’Adjoint du Commandant arrêté, son téléphone est inaccessible.

Après des tractations, nous avons pu joindre le Directeur général de la Gendarmerie nationale, le Colonel Amana Kodjo. « Le Commandant de la brigade de gendarmerie et quelques gendarmes sont sanctionnés par
leur commandement. Quand quelqu’un déconne, on le punit . Même avant notre arrivée, on punissait nos militaires ; donc avec notre arrivée, c’est la continuité, celui qui déconne, on le punit ; nous sommes là pour être dans les normes ». Ce sont là les quelques mots que le Directeur général a bien voulu partager avec nous. Mais il n’a pas dit un mot sur ce qu’on leur reproche, ni le nombre de gendarmes impliqués.

Liberté/ Godson K