Togo : Le handisport, la double peine des pouvoirs publics

Moi-même adepte du sport intensif il y a quelques années, j’éprouve toujours un grand respect pour tous ceux qui pratiquent le handisport, et encore plus quand cela se fait à un niveau de haute compétition. Si pour tous les sportifs de haut niveau, le courage, la persévérance et la détermination sont des valeurs indispensables, dans le handisport, c’est encore plus exigeant.

 

Au Togo, un groupe de jeunes se lance dans le challenge de donner un espace d’expression sportive à ceux qui présentent un handicap. C’est une aventure humaine exaltante.

Jacqueline KABISSA est de ceux-là. Victime d’un accident de voiture et perdant une jambe, elle remporte sur elle-même la première bataille, celle contre la résignation. Puis elle intègre un club handisport. En quelques années, elle devient une sportive de grande compétition. Encadrée par Thalès Djossou, président de l’association « Handicap Solidarité », elle donne le meilleur d’elle-même. Jacqueline participe aux jeux paralympiques de Tokyo 2021 avec le lancer de javelot, de disque et de poids pour lequel elle bat son propre record, faisant ainsi du handicap un canal de valorisation de ses capacités. BRAVO !

 

Comme tant d’autres, Jacqueline est sans aucun doute un exemple qu’il faut encourager et soutenir.

Les clubs font un travail formidable, mais ne vivent que de modestes contributions de privés. Ils souffrent de l’abandon des pouvoirs publics, alors qu’ils ont besoin d’être accompagnés dans une démarche structurelle de valorisation et de promotion.

En dehors du football qui bénéficie d’un regard attentif du gouvernement, les autres secteurs sportifs sont laissés pour compte. Basket, volley, athlétisme, boxe, tennis, tennis de table et beaucoup d’autres disciplines qu’on ne peut citer ici, sont victimes de cette négligence. Cet abandon à soi est encore plus pénalisant pour les clubs d’handisport.

Pour les jeunes qui ne demandent pas l’aumône, mais s’engagent dans une activité sportive de haut niveau, au point de défendre les couleurs nationales, le gouvernement doit jouer son rôle à leur côté. Il est de la responsabilité de l’Exécutif de leur procurer l’encadrement et les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs performances.

C’est aussi par la manière dont le gouvernement traite les personnes défavorisées par un handicap, aussi bien dans la vie de tous les jours que dans les activités sportives, que l’on mesure l’attention et l’intérêt qu’il porte aux citoyens togolais.

 

On peut obtenir des trophées de « Doing Business » parce qu’on a amélioré le cadre des affaires, on peut aussi en avoir d’autres, avec plus de notoriété encore, grâce aux sportifs de haut niveau, avec ou sans handicap. Il faut les soutenir, Madame la Première ministre.

Gamesu

 

Nathaniel Olympio

Président du Parti des Togolais