Togo: Sonia Gnassingbé, petite sœur du chef de l’Etat, maintient en prison Abla Odjo

Une ancienne employée de maison de Sonia Gnassingbé, une sœur du chef de l’Etat, est incarcérée depuis plus d’un an sans qu’elle ne connaisse ce qui lui est reproché.Abla Odjo vit en prison depuis un jour de décembre 2019.

Le plus curieux dans cette affaire est qu’elle ne sait pas ce qui lui est reproché. Elle confie avoir travaillé pendant longtemps chez Sonia Némè Gnassingbé, une demi-sœur de Faure Gnassingbé, le président de la République, en lui faisant des courses et en s’occupant des enfants de sa patronne avant que cette dernière n’appelle les forces de l’ordre pour l’arrêter et la déposer en prison. Sans lui signifier les motifs de son embastillement.

L’ex-employée de la présidente de l’Organisation non gouvernementale Togo environnement propre s’est tournée vers l’avocate Mawaba Songue Balouki pour sa défense. Celle-ci aussi ne comprenant rien de ce qui se passe a saisi la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) sur le cas de sa cliente. Elle assure n’avoir pas encore eu de réponse. Du moins pour le moment.

« Abla Odjo, en prison depuis décembre 2019. Sur instruction de sa patronne Sonia Némè Gnassingbé. Elle travaillait pour elle, s’occupait de ses enfants, on ne sait pas pour quelle histoire, on ne comprend pas le fond de l’histoire, Sonia a appelé les forces de l’ordre pour la mettre en prison. Depuis décembre 2019, sans jugement, à ce jour, elle ne sait pas ce qu’on lui reproche », explique la juriste dans une vidéo consultable sur YouTube.

Le conseil médiatise le cas de sa cliente « pour que les gens qui ont son dossier en main puissent s’en préoccuper. On ne peut pas la laisser éternellement en prison sans jugement. Si on estime qu’elle a fait quelque chose, il faut qu’on la juge. Et qu’elle purge sa peine et ressorte, rester en prison sans procès, sans savoir ce qu’on lui reproche, c’est contraire à toutes les lois, à toutes les conventions signées par le Togo », voulant ce qu’elle appelle « un vrai procès ».
Maître Mawaba Songue Balouki, avocate au barreau de Marseille, en France, est également la présidente de l’Association internationale Toussaint Bitala Madjoulba, du nom de feu colonel, ex-commandant du premier Bataillon d’intervention rapide (1er BIR), retrouvé mort dans son bureau au camp à Agoè le lundi 4 mai 2020 à 52 ans.
L’association, panafricaniste, milite pour que justice soit rendue à cet officier supérieur des Forces armées togolaises (FAT) et s’emploie également pour que les droits des Togolais soient respectés ici ou ailleurs.

 

Fabrice Kossivi