LETTRE OUVERTE AU MINISTRE KOKOROKO
Monsieur le Ministre,
C’est avec stupéfaction et étonnement que nous avons lu ce soir, à travers les réseaux sociaux, une note de votre part à l’endroit de l’Inspecteur de l’enseignement secondaire général, M. ABIYOU, exerçant dans la région centrale, le suspendant de ses fonctions et le convoquant à comparaître devant un conseil de discipline à Lomé, parce que vous l’accusez d’avoir été discourtois envers sa hiérarchie immédiate, à savoir le Directeur régional.
Monsieur le Ministre, l’acte que vous venez de poser en vue de rendre justice à votre collaborateur ressemble plutôt à une grave injustice.
Si avant même que le conseil de discipline n’écoute l’accusé, vous avez déjà pris des sanctions à son égard, quelles seront l’indépendance et la crédibilité à reconnaître à ce conseil ?
Revenons aux faits, Monsieur le Ministre. Dans l’audio où l’Inspecteur interpelle son Directeur, il y a des accusations bien graves :
1-Les Inspecteurs de la région centrale étaient payés à 10000f/jour contre 15000f/jour dans les autres régions pour la même formation.
2- Pour une formation qui a concerné tous les Inspecteurs dans le pays, on a formé que les Chefs d’Inspection dans la centrale.
3- Les enseignants nouvellement recrutés sont déjà affectés à leurs postes respectifs dans toutes les régions depuis plus de deux semaines sauf dans la centrale où le DRE est absent, et les élèves doivent attendre son retour.
Monsieur le Ministre de la république, nous sommes désolés que ces faits n’aient pas retenu votre attention et que c’est plutôt la forme du discours qui vous importe.
Vous semblez ignorer, Monsieur le Ministre, avec tout le respect que nous avons pour vous, que dans l’éducation, les vraies personnes qui ont des talents, ce sont les Inspecteurs et les enseignants. Et c’est fini. C’est avec eux qu’un ministre peut briller, que l’éducation peut rayonner. Si vous les menacez, méprisez, maltraitez, humiliez…, chaque année scolaire de plus sera synonyme d’un pas en arrière dans le civisme, la citoyenneté, le patriotisme, et donc dans le développement.
Pour finir, Monsieur le Ministre, nous, Togolais, voulons connaître la vérité sur les accusations de l’inspecteur à l’encontre du DRE, la manière utilisée par l’Inspecteur est pour nous un aspect secondaire et très subjectif.
Veuillez prendre en considération, Monsieur le Ministre, nos inquiétudes et nous situer clairement.
AS. Enseignant togolais