Togo : Veut-on tuer le quotidien « Liberté » ?

La justice condamne le journal « Liberté » à trois mois de suspension et 12 millions de francs CFA d’amande. C’est excessif !

Cela montre clairement que parfois, certaines institutions présentent une image qui ne démontre pas qu’elles sont au service des citoyens.
Des magistrats qui se battent tous les jours pour une justice impartiale au service de la population, il y en a beaucoup. En revanche, certains choisissent des voies plus obscures et ternissent l’image de l’institution.
Liberté, un mot qui résonne avec éclat dans les oreilles des Togolais qui sont à sa quête. A défaut de jouir de cette liberté, les Togolais la retrouvent dans les kiosques tous les jours. Et pour cause, c’est le nom du seul quotidien de la presse indépendante qui parait au Togo.
Une condamnation de suspension de trois mois de parution privera les Togolais de leur quotidien « Liberté ». Et une amende de 12 millions ne peut pas être pour une autre raison que pour asphyxier le journal, quand on connait les revenus des médias. C’est la décision prise par la justice pour sanctionner le journal, suite à un article sur lequel le journal est d’ailleurs revenu et présenté ses excuses. L’article portait sur un incident ayant provoqué la mort d’une personne et mettait en cause le convoi de la Première ministre.
Quand on voit la sanction disproportionnée infligée au journal, on se demande quel est l’objectif réellement poursuivi. Lorsqu’un marteau s’abat sur une mouche, le but n’est pas de la chasser, mais clairement de l’anéantir. On chercherait à ôter « Liberté » du paysage médiatique qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Une chose est certaine, la mise à mort de média dans ces conditions-là ne peut pas être une attribution institutionnelle.

Quand les libertés individuels et les droits fondamentaux des citoyens sont bafoués par les dirigeants du pays et le clientélisme mis en avant, il n’est pas surprenant que par excès de zèle, des fonctionnaires se mettent parfois eux-mêmes au service de l’Exécutif.
Il est à espérer que d’autres corrigeront en appel la décision de première instance. Il faut que cela change.
Gamesu

Nathaniel Olympio
Président du Parti des Togolais