Déstabilisation du Bénin: la position d’un député Togolais

 Réagissant à une énième sortie médiatique du procureur Mario Metonou, accusant deux Togolais d’être impliqués dans un trafic de munitions d’armes à feu au Bénin, l’honorable Gerry Taama a tenu à faire une mise au point sur son compte facebook.
Voici l’intégralité de son message
Moi aussi mon cœur bat pour le Togo. Et il faut arrêter de nous montrer du doigt.
Depuis quelques jours, se développe ailleurs un discours à notre endroit, nous Togolais, qui ne me plaît pas du tout. Les officiels ne peuvent peut être pas parler, mais moi, si. C’est l’avantage d’être centriste et libre de ses opinions. Advienne que pourra.
D’abord, ça a commencé par une interview, au cours de laquelle un chef d’état se permet d’accuser ouvertement ses voisins, de financer la campagne de ses opposants, avec des valises remplies d’argent. Et quand ces opposants sont accusés de menées terroristes, le lien vers la tentative de subversion d’un Etat voisin n’est plus très loin. Et tout ceci se passe aux lendemains de la réception de courriers de félicitations de ces voisins à la suite de son élection. Ça manque d’élégance et ailleurs, ça mériterait des explications de l’ambassadeur du pays concerné, même si on peut toujours arguer que le nom d’aucun pays n’a été prononcé.
Ensuite, vient cette affaire rocambolesque: 70 000 cartouches de calibre 12 saisis à la suite d’un accident mortel survenu dans un pays voisin. Au lieu de mettre aux arrêts immédiatement tous les forces de défense présents sur l’itinéraire de cette voiture pour complicité active, on se met de nouveau à faire des allusions douteuses. Si des militaires ont pu laisser passer 70 000 cartouches à travers une frontière et des routes très surveillées, ça veut dire que nous sommes en danger et il faut que les deux pays travaillent à améliorée la sécurité aux frontières. S’il n’y avait donc pas eu accident, pas de saisie. C’est grave. Au lieu de ça, on parle d’élections, d’alliances inquiétantes et d’affrontements armés antérieurs. On fait des allusions abjectes et honteuses. Donc les Togolais qui sont supposés avoir une des armées les plus redoutables de la sous-région, s’ils veulent déstabiliser un pays, c’est avec munitions de djagavoum. Abawoé!
Au lieu de considérer cette capture record comme relevant des trafic d’armes qui fragilisent nos pays, souvent avec la complicité active des forces de défense elles mêmes et remonter les filières, on se précipite pour accuser, montrer du doigt. Souvent avec un humour douteux.
Mon cœur bat pour le Togo. J’aime mon pays, même si souvent il ne le mérite pas, mais nos voisins doivent aussi nous respecter.
Le silence ne devrait jamais être interprété comme un signe de faiblesse. Travaillons à l’unité de la sous région et à la paix, si précieuse.
Source: Gerry Taama