Le régime cinquantenaire en place au Togo, donne l’impression de vouloir diversifier ses sources d’approvisionnement en armes. La France, un partenaire historique, qui lui fournit l’essentiel en matière de sécurité et de défense, devrait désormais faire face à de sérieux concurrents. Surtout que des voix, de plus en plus, s’élèvent, y compris dans la classe politique hexagonale, pour dénoncer l’attitude de la puissance colonisatrice qui livre des armes qui servent ensuite à tirer sur des opposants du pouvoir togolais, souvent des manifestants à mains nues.
Dans le nouveau schéma, la Russie aurait trouvé une bonne place si l’on en croit une publication du confère Africa Intelligence qui révèle que Robert Dussey, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Togolais de l’Extérieur, aurait évoqué le sujet avec Igor Evdokimov, l’ambassadeur de l’Etat fédération transcontinental au Togo.
La même parution souligne que des experts de Rosoboronexport, une agence russe en exportation du matériel militaire, auraient fait des propositions à Lomé. « Les Russes se trouvent ainsi en contact régulier avec les services du chef d’Etat-major togolais, le Général Dadja Maganawé », fait savoir également Africa Intelligence.
Toujours dans cette perspective, le régime togolais s’est tourné vers la Turquie pour se renforcer. Début de semaine dernière, le même Robert Dussey a fait une visite à Ankara au cours de laquelle il dit, sur son compte twitter, avoir « eu une rencontre fructueuse avec le ministre de la Défense de la République de Turquie Hulusi Akar », ajoutant que lui et son hôte ont échangé sur des « possibilités de coopération en matière de défense entre les deux pays, et des questions relatives à la sécurité et la lutte anti-terrorisme ».
Selon le quotidien togolais Liberté, durant le tête-à-tête entre Dussey et Akar, il est possible « que l’émissaire de Faure Gnassingbé ait transmis les engagements fermes du pouvoir au régime turc », croyant savoir qu’il « Il n’y a d’ailleurs pas de raison de douter que des armes seront bientôt livrées au Togo ».
Ce quotidien privé rappelle qu’« Avec la Turquie, Faure Gnassingbé ne risque pas de se faire huer par une « clique » d’activistes », comme c’est le cas en France parce que le président turc « dirige son pays d’une main de fer » faisant fi du respect des droits de la Lomé et des normes démocratiques comme c’est le cas au Togo.
Au Togo, la loi N° 2020-020 du 24 décembre 2020 dite de programmation militaire sur la période 2021-2025 semble avoir permis la course aux armements en accordant de grands moyens financiers pour le département de la défense.
Fabrice Kossivi
