Togo: l’opposant Ouro-Djikpa Tchatikpi relance le débat sur les conditions de l’alternance

L’ancien bras droit de Salifou Tikpi Atchadam, président du Parti national panafricain, revient sur ces détails qui empêchent que l’alternance au sommet de l’Etat devienne une réalité dans son pays.

 

Ouro-Djikpa Tchatikpi ne fait plus partie du PNP. Ses relations avec certains cadres du parti à la couleur rouge sont exécrables. Aujourd’hui sans étiquette formelle, il reste, néanmoins, un opposant qui joue sa partition dans l’ombre.

 

Dans sa récente interview, l’ancien conseiller spécial d’Atchadam a fait le tour de l’actualité socio politique, regrettant que le régime cinquantenaire continue d’utiliser la lutte contre la pandémie de coronavirus « comme un prétexte pour obstruer tous les orifices de la liberté d’expression, de manifestation, non seulement du peuple, mais en même temps de l’opposition ».

 

« Mais lorsqu’on obstrue tous les orifices d’un système vivant, comme celui d’un peuple, on donne toutes les chances d’une explosion tôt ou tard. Et lorsque cela se passera, il ne faudrait pas que les tenants du pouvoir s’en prennent aux uns et aux autres ; ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes », nuance-t-il en même temps.

 

Si le système politique qui régente les Togolais a débuté en 1963 avec l’assassinat de Sylvanus Olympio, figure de la lutte de l’indépendance, « il faut vous attendre aussi (sa) fin », reste convaincu M. Tchatikpi, « raison pour laquelle le peuple togolais doit avoir espoir. Un jour cette alternance surviendra ; moi je ne parle pas en termes d’alternance, mais d’alternative », ajoute-t-il.

 

Pour faire face au pouvoir UNIR qui utilise « de la subtilité de la mauvaise foi » pour rester éternellement en place, les opposants voire les Togolais doivent fédérer leurs énergies : « Tout ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous nous divise. Nous devons prendre conscience. Tous les responsables, tous les acteurs doivent prendre conscience que le Togo qui nous réunit est plus cher ce qui nous divise », insiste l’ancien cadre du Parti national panafricain.

 

Fabrice Kossivi