Phosphates : une embellie sans conséquence sur les Togolais ?

Les derniers chiffres de la production de phosphates au Togo montrent une trajectoire ascendante. Reste maintenant qu’ils impactent la croissance.

La récente publication de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), nous apprend qu’entre 2019 et 2020, la production de phosphates a connu une augmentation de 87%. C’est-à-dire qu’elle est passée de 700. 000 tonnes à un peu plus de 1,3 millions de tonnes.

Selon le confrère Togofirst qui a analysé ce rapport de la BCEAO, « Cette croissance togolaise, impulse une croissance de 23,5% de la production du minerai au sein de l’Uemoa en la portant à près de 2,9 millions de tonnes. Alors que le Sénégal, qui représente 55% de la production sous-régionale, a connu sur la période, une baisse de 3% de son volume de production ».

Cette performance est significative sauf que depuis plusieurs années, la production et la commercialisation de ce minerai n’apportent rien de concret dans la croissance économique.

L’économiste Thomas Koumou, président de l’association Veille Economique, dans une publication faite, il y a quelques années, révèle que l’exploitation de phosphate ne profite pas à l’amélioration des conditions de vie des Togolais parce qu’elle n’agit pas sur la croissance, regrettant même que « l’exportation du phosphate n’impacte pas significativement l’ensemble des exportations du pays » à cause d’une mauvaise gestion de la ressource.

Depuis 2015, le Togo ambitionne de créer une unité de production d’engrais phosphatés et autres industries. Dans cette optique, l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote a obtenu deux permis de recherche. Bien avant lui, le Groupe isrélien Elenilto arrachait celui d’exploitation des phosphates carbonés.

Fabrice Kossivi