Togo: le système qui prévalait dans les années 90 et qui consistait à faire du radicalisme, a connu ses limites

Plusieurs observateurs disent souvent que dans les années 90, les acteurs politiques menaient une politique de combat, de confrontation. L’objectif était de mettre fin à la dictature, au parti unique. Ce combat a même atteint la presse. L’on parle souvent de journalisme de combat. Cette idéologie était consécutive à la situation qui prévalait dans ces années-là. Mais, aujourd’hui, on ne peut plus faire la politique comme elle se faisait il y a trente ans. C’est la conviction du Dr Jean Emmanuel Gnagnon, adjoint au maire de la commune des Lacs 3 et président du mouvement Togo Restauration.

 

« Le système politique qui a prévalu au Togo depuis les années 90 est devenu caduc. Il faut réinventer le système politique. Pendant longtemps, le peuple togolais a adulé une opposition cacique. Quand vous venez sur les médiaset que vous n’insultez pas tel ou tel c’est que vous n’êtes pas opposant. Il faut arrêter cette façon de faire la politique », a déclaré le Dr Jean Emmanuel Gnagnon hier sur la radio Victoire FM de Lomé.

« Nous pensons qu’il faut changer le système politique. Lorsque je suis venu ici, j’ai dit que le dialogue initié récemment par le gouvernement est une bonne chose et qu’il fallait multiplier de tels cadres. Il faut être en mesure de dire au pouvoir ce qui ne va pas, sans se braquer. L’idéologie politique des années 90 a fait son chemin et il est temps de tourner la page. Il faut aussi former les jeunes», a ajouté le Dr Jean Emmanuel Gnagnon.

 

À la suite de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et de maître Jean Yaovi Degli qui ont récemment fait le bilan de la Conférence nationale souveraine et des événements qui ont suivi, le président du mouvement Togo Restauration démontre par ses propos que la scène politique n’est pas un champ de bataille. Les acteurs doivent se respecter et favoriser un climat pacifique dans le pays. Le système qui prévalait dans les années 90 et qui consistait à faire du radicalisme, a connu ses limites. C’est le lieu aussi d’aller vers un renouvellement des acteurs, dont beaucoup peinent à se départir de cette idéologie archaïque.

Malheureusement, certains créent encore des partis politiques aujourd’hui dans le but de perpétuer
cette façon de faire de la politique. L’émergence de nouveaux leaders comme le Dr Jean Emmanuel Gnagnon est
un bon début pour tourner définitivement ces pages sombres de l’histoire politique du pays.