Togo:Un an après l’assassinat du colonel Madjoulba, sa famille attend toujours la conclusion de l’enquête

Dans la nuit du 3 au 4 mai 2020 à Lomé, le commandant du premier Bataillon d’intervention rapide (BIR) a été assassiné dans son bureau au camp . Un an après le tragique évènement, les proches de la victime ne connaissent toujours pas les auteurs et le mobile de cet assassinat.

Le corps de Toussaint Bitala Madjoulba, 53 ans, a été retrouvé dans son bureau gisant dans le sang dans un canapé. On lui a tiré une balle dans le cou. Dans la journée du 3 mai, il participait à la cérémonie d’investiture de Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat réélu pour un quatrième mandat.
Comment est-il possible que cet officier supérieur des Forces armées togolaises (FAT) soit tué dans son bureau, de plus au camp à Agoè ?

Qui a tiré la balle fatale et pourquoi ? Qui sont les commanditaires ? C’est à ces questions qu’une enquête ouverte dans la foulée est censée répondre sauf qu’une année après, visiblement, aucune ligne ne semble bouger.

Pour mener l’enquête, la France et le Ghana ont été sollicités. Leurs études balistiques auraient révélé que « le commandant du 1er bataillon d’intervention rapide (BIR) a été assassiné avec sa propre arme, un revolver de marque Beretta ».

Suite à cette conclusion, une commission rogatoire est mise en place par Awi Adjoli, le juge en charge du dossier. Son rôle, auditionner des militaires afin de reconstituer le film de l’assassinat.
Un an après l’horrible acte, « l’épais voile de mystère qui entoure cet assassinat ne s’est donc pas encore dissipé. Une seule question trône sur les lèvres depuis le 4 mai : qui a bien pu tuer le colonel Madjoulba dans son bureau, quelques heures après l’investiture de Faure Gnassingbé à laquelle il venait d’assister ? Les soupçons se portent depuis le début sur les pensionnaires du camp où il officiait, même si le lieu n’est ni clôturé ni très surveillé », avait rapporté RFI il y a six mois.
Bien que les proches du colonel ne connaissent toujours pas qui lui a tiré mortellement dans le cou, ils n’ont pas aussi reçu jusqu’à présent le corps de leur fils, papa, frère, afin de l’enterrer dignement selon les rites de la tradition Losso.

 

Fabrice Kossivi